Pétrole: le suspense se prolonge - Le Figaro

Très attendue, la réunion entre l’Opep et les autres grands producteurs de pétrole, dont la Russie, qui devait se tenir aujourd’hui pour tenter de réduire l’offre d’or noir et soutenir ainsi les cours, a été reportée à jeudi.

Pour enrayer la chute des prix du brut, l’Opep et ses alliés cherchent à conclure un accord sur une baisse de production équivalant à 10 % de la demande globale. Les tensions entre Moscou, qui n’est pas membre du cartel, et l’Arabie saoudite, leader de l’Opep, restent toutefois extrêmement vives, ce qui semble compromettre un accord. Les deux pays se rejettent en effet la responsabilité de la chute des cours du brut.

Vendredi, Vladimir Poutine a une fois encore accusé l’Arabie saoudite d’avoir déclenché la guerre des prix en inondant le marché mondial. «Le ministre russe de l’Énergie a été le premier à déclarer que tous les membres de l’Opep n’auraient plus à respecter leurs engagements de baisse de la production à partir du 1^er avril, ce qui a incité ces pays à augmenter leur production», a répliqué Ryad.

Au premier trimestre, avec l’effondrement de la demande provoqué par le coronavirus, les cours du ­pétrole brut se sont littéralement effondrés

Au premier trimestre, avec l’effondrement de la demande provoqué par le coronavirus, les cours du pétrole brut se sont littéralement effondrés. Le phénomène a été accentué par une guerre des prix entre plusieurs pays producteurs. Le baril de brent a ainsi perdu près de 70 % de sa valeur. Il est tombé fin mars sous les 22 dollars le baril. Les États-Unis, qui ont beaucoup misé sur le pétrole de schiste, particulièrement coûteux à produire, se trouvent également en difficulté.

Le président américain, Donald Trump, est monté au créneau ces derniers jours pour qu’un accord soit enfin trouvé entre les pays producteurs sur une réduction de l’offre. La réunion programmée ce lundi avait provoqué un vif rebond des cours du brut ces derniers jours. Le brent a grimpé à près de 35 dollars le baril vendredi. Le point d’achoppement est surtout «la quantité que chaque producteur sera prêt à prendre pour lui », explique un spécialiste. Les pays du Golfe souhaiteraient par ailleurs que les États-Unis s’engagent également à réduire leur production.

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