La direction d'Amazon a fait une demande de chômage partiel pour ses six sites français. Le ministère du Travail l'a refusée. Les syndicats parlent "d'indécence". La fermeture des sites français devrait être prolongée.
La direction d’Amazon France a demandé le chômage partiel pour ses six sites fermés et s’est fait retoquer par le ministère du Travail, selon une information publiée par l’AFP lundi 4 mai.
Cette demande a été faite le jeudi 30 avril et concernait les 10 000 salariés des six entrepôts français du géant américain. “La récente décision de la Cour d'appel de Versailles a évidemment eu un impact sur notre activité en France (...). Dans ce cadre, nous avons également sollicité une aide, comme ont pu en bénéficier d'autres entreprises en France”, a précisé la direction d'Amazon dans un courriel.
La Cour de Versailles sommait le groupe de procéder à une évaluation des risques liés au coronavirus au sein de l’entreprise et de réduire son activité d’ici là sous astreinte de 100 000 euros par infraction constatée. Devant cette nouvelle décision de justice qui confirmait celle du tribunal de Nanterre, Amazon a maintenu la fermeture de ses entrepôts jusqu’au mardi 5 mai. Il justifie ce choix par le risque de se retrouver avec une pénalité de plus d’un milliard par jour, en raison de l’astreinte et de la difficulté d’éviter des traitements accidentels de produits non autorisés. La Cour d’appel de Versailles a toutefois ouvert la liste des produits disponibles à la vente aux produits high-tech, informatique, bureau, animaliers, santé et soins du corps, homme, nutrition, parapharmacie, épicerie, boissons et entretien.
Une ombre au tableau
Les syndicats CGT, CFDT et SUD d'Amazon France ont réagi dans un communiqué et qualifié de “proprement indécente” la demande de chômage partiel d'Amazon. Contacté par Les Numériques, Laurent Degousée, délégué syndical SUD, déclare que “c’est une bonne nouvelle. Il aurait été incompréhensible qu’Amazon bénéficie du système de chômage partiel. C’est le groupe qui a fait le choix de la fermeture de ses sites. Le chômage partiel est là pour dédommager les entreprises contraintes de fermer et pénalisées par la réduction de l'activité liée au confinement. Or, Amazon continue de vendre depuis l’étranger”.
Mais il y a selon lui une ombre au tableau : le décret adopté par le gouvernement, qui fixe entre 8 et 12 jours le délai applicable pour l’information-consultation du Comité Social et Economique afin de faire face à l’épidémie de Covid-19. Ce délai est, en temps normal, d’un mois. Selon Solidaires, “il est pour nous manifeste que ce décret est taillé sur mesure pour sortir Amazon du pétrin dans lequel la société s’est mise par son obstination à passer outre les alertes du personnel, des syndicats et de l’inspection du travail”.
Amazon n’aura pas d’autre choix que de prolonger la fermeture demain, mardi 5 mai, dernière date butoir fixée par le géant de la distribution pour la fermeture de ses entrepôts, selon le délégué syndical. “Dès demain, ils vont devoir prolonger la femeture mais bénéficier des 12 jours pour faire l’information-consultation, conformément au décret et pouvoir ensuite rouvrir comme si de rien n’était”, pour “éviter de lancer une négociation loyale” avec eux. Et de regretter que les négociations n’aient pas débuté plus tôt. “Ils jouent la montre”, explique le délégué syndical.
En attendant, les clients d'Amazon peuvent toujours commander plusieurs millions de produits auprès des entreprises indépendantes qui vendent sur Amazon et via ses entrepôts à l'étranger.
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