La SNCF prévoit de remettre presque 100 % des TGV en circulation d’ici à mi-juin, accompagnés de mesures de désinfection et de gestion des flux dans les gares, a annoncé son PDG Jean-Pierre Farandou, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD) le 14 juin.
Le transporteur va aussi conduire une série de promotions pour essayer de relancer la demande. « Trois millions de billets à moins de 49 euros », promet Jean-Pierre Farandou, ainsi qu’un doublement (de 15 % à 30 %) de « petits prix » par rapport à ce qui était pratiqué l’année dernière. Sur les TER, les abonnés annuels d’une région pourront voyager gratuitement sur toutes les autres en juillet et en août, et un « pass jeunes TER » a un prix « très attractif » va être lancé.
Côté finances, l’entreprise ferroviaire accuse le coup. « La perte de chiffre d’affaires devrait être proche de 4 milliards d’euros, le TGV à lui tout seul en représentant la moitié », a déclaré M. Farandou au JDD. Si l’on ajoute celle liée aux grèves contre la réforme des retraites, évaluée à un milliard d’euros, la perte pour la SNCF est de quelque 5 milliards d’euros depuis décembre dernier.
1 % de la clientèle transportée sur les TGV
Pendant la période du confinement, « seulement 7 % des TGV ont roulé et ils n’ont transporté que 1 % de la clientèle habituelle. Nous avons aussi enregistré des manques à gagner importants sur les trains de la vie quotidienne. Seul le fret a plutôt bien résisté, avec un taux d’activité supérieur à 60 % », a déclaré M. Farandou.
Espérant une reprise la « plus rapide possible », M. Farandou a indiqué à propos des TGV que « quelques trains » étaient complets en juin : « Pour juillet, nous enregistrons en moyenne 20 % de réservations, et pour août autour de 8 % », a dit le patron de la SNCF, selon qui « on reste très loin de la rapidité du redémarrage observé après une grève ».
M. Farandou a par ailleurs exprimé sa volonté de remplacer d’ici à 2030 par des trains roulant à l’hydrogène « tous les trains roulant au diesel sur le réseau qui n’est pas électrifié ». « Avec les régions, nous mettrons en service les premiers prototypes en 2023. En attendant, nous développons avec Alstom des trains hybrides qui arriveront dès 2021 dans 4 régions. Ils roulent au diesel sur le parcours principal mais passent à l’électrique en entrant dans les villes. Ils font donc moins de bruit et polluent moins. » Il n’a pas chiffré le coût de ces mesures qui visent à atteindre le bilan carbone de « zéro émission en 2035 ».
Plan de relance réclamé
Interrogé sur un éventuel geste financier de l’Etat, M. Farandou, qui réclamait-il y a trois semaines un plan de relance du ferroviaire, a répondu avoir « des échanges réguliers avec l’Etat ».
Concernant l’emploi, il a de nouveau écarté l’hypothèse de licenciements : « Au contraire, nous allons continuer à recruter cette année et l’année prochaine », a-t-il déclaré.
Rappelant avoir fait deux levées de fonds de 1,2 milliard d’euros en Europe et aux Etats-Unis, il s’est engagé sur « un plan d’économies qui représente plusieurs centaines de millions d’euros », et qui porte notamment sur les achats de matériel et les frais de fonctionnement.
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