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La crise fait plonger le déficit budgétaire - Le Monde

Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, à Matignon à Paris, le 29 mai.
Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, à Matignon à Paris, le 29 mai. THOMAS SAMSON / AFP

Les finances de l’Etat ne cessent de s’enfoncer dans le rouge, sous l’effet de la crise déclenchée par l’épidémie de Covid-19. Mardi 2 juin, Gérald Darmanin, le ministre de l’action et des comptes publics, a dévoilé une nouvelle évaluation du déficit budgétaire pour 2020 : − 220 milliards d’euros. Un montant stratosphérique, qui est supérieur de 36,5 milliards à celui inscrit dans le projet de loi de finances rectificatives adopté au Parlement en avril. Une fois de plus, l’exécutif a dû corriger ses prévisions, les incidences de la récession s’avérant encore plus négatives que celles anticipées il y a quelques semaines.

M. Darmanin a présenté ces chiffres alors qu’il était auditionné, mardi, par la commission des finances et par celle des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Un trou d’une telle ampleur dans les caisses de l’Etat a peu d’équivalent dans notre histoire. « Je pense qu’il faut remonter aux années de guerre ou à la crise de 1929 pour retrouver des niveaux de déficit de cette ampleur », commente François Ecalle, fondateur du site Fipeco d’analyse des finances publiques. Une appréciation qu’il avance toutefois avec prudence car les comptes nationaux n’ont commencé à être dressés qu’à partir de la fin des années 1940 : les « estimations disponibles » pour la période antérieure « sont des reconstitutions fragiles », signale-t-il.

Pour spectaculaire qu’elles soient, les données révélées mardi ne constituent pas tout à fait une surprise. Quelques heures avant la prise de parole de M. Darmanin lors d’une visioconférence avec des députés, le ministère des comptes publics avait publié d’autres statistiques, elles aussi éloquentes : à la fin avril, le déficit budgétaire a atteint − 92,1 milliards d’euros, soit presque 25 milliards de plus par rapport au solde enregistré un an plus tôt. Un écart qui, selon Bercy, « s’explique notamment » par l’impact du brutal ralentissement de l’activité, à partir de la mi-mars.

« Le plus dur est devant nous »

Pour amortir le choc, les pouvoirs publics ont accru leurs « dépenses d’intervention », par exemple en participant au financement du chômage partiel (+ 5,5 milliards d’euros) et en alimentant un « fonds de solidarité pour les entreprises » (+ 1,5 milliard d’euros). Les recettes de l’Etat, elles, ont souffert du coup de frein infligé à l’économie : ainsi, les rentrées liées à la TVA ont dégringolé (− 11,3 milliards par rapport à la fin avril 2019), en raison de la chute de la consommation mais aussi de « l’accélération des remboursements » de cette taxe. De même, l’impôt sur les sociétés a vu son rendement baisser (de 4,3 milliards), en grande partie à cause des « reports de paiement des échéances fiscales ».

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