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Le magasin historique de Tati, boulevard Barbès à Paris, va fermer - Le Monde

La devanture du magasin Tati, dans le quartier Barbès, le 29 août 2003, à Paris.

Philippe Ginestet n’aura tenu aucune de ses promesses. En juin 2017, lors du rachat de Tati à la barre du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le fondateur du groupe Gifi avait juré aux salariés qu’il ne procéderait à aucun licenciement dans un délai de deux ans à compter de la reprise des 109 points de vente et qu’il conserverait le premier magasin de l’enseigne au vichy rose ouvert en 1948 par Jules Ouaki à Paris, dans le quartier de Barbès, boulevard Rochechouart, dans le 18e arrondissement. En juillet 2019, à l’anniversaire du délai des deux ans fixé, Gifi avait dévoilé la fermeture de 13 magasins, un plan de sauvegarde de l’emploi entraînant la suppression de 89 postes, la transformation de 30 Tati en magasins de déstockage et le transfert de 50 autres sous sa propre marque, Gifi.

Ce mardi 7 juillet, le groupe Gifi a alourdi la facture en annonçant la fermeture du 1er magasin de l’enseigne : ses 34 employés seront licenciés.

Des salariés « sous le choc »

« Tati n’a pas vu le retour de ses clients vers son centre historique de Barbès. Le magasin a été doublement touché par les grèves de décembre 2019 et la crise sanitaire. Il a accusé une baisse de 60 % de ses ventes entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020 par rapport à la même période l’année précédente », affirme aujourd’hui Thierry Boukhari, directeur général délégué de l’enseigne par communiqué. Quatre autres magasins situés en province seront fermés. Un cinquième exploité à Agde (Hérault) sera cédé.

L’annonce de ces fermetures ainsi que celle de la cession de 18 établissements Tati à KLO, nouvelle enseigne de déstockage détenue par des anciens dirigeants de Gifi, laissent les salariés « sous le choc », rapporte Céline Carlen, responsable de l’Union syndicale CGT du commerce à Paris. Car, en 2017, devant les juges, Gifi avait précisément obtenu le soutien de la majorité des 1 700 salariés Tati en leur promettant le maintien du magasin de Barbès auquel ils étaient « très attachés », rappelle-t-elle. Le pari était risqué. Car ce magasin exigeait une coûteuse mise aux normes de sécurité. Maxi Bazar, candidat malheureux à la reprise en 2017 aux côtés de Stokomani, estimait alors qu’il exigeait quatre mois de travaux. Pourquoi Gifi n’a-t-il pas procédé à ces investissements indispensables ?

Interrogé par Le Monde, le groupe n’a pas souhaité répondre à cette question. La crise économique induite par les mesures de confinement pour juguler la propagation du Covid-19 en France n’a « rien à voir avec cette fermeture », en déduit Mme Carlen, en jugeant que « sa disparition était prévue dès la reprise de Tati ». Le groupe de Philippe Ginestet, qui exploite plus de 800 magasins et revendique 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires, se défend d’avoir failli, en assurant avoir injecté 150 millions d’euros dans l’enseigne et « sauvé un millier d’emplois » depuis 2017 « directement ou indirectement ». Le magasin du boulevard Rochechouart devrait fermer ses portes fin 2020.

Le Monde avec AFP

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