Search

Tourisme : chez le tour-opérateur TUI, « on est passé des amoureux du voyage aux financiers » - Le Monde

Cinthia Bernard Decot, à gauche, dans l'agence TUI du centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon, le 24 juillet.

Le 17 juin, les salariés de TUI France ont reçu un courriel intitulé « Visioconférence d’information sur le projet de changement d’organisation de TUI France ». A l’heure dite, ils ont cliqué sur le lien renvoyant vers l’application Microsoft Teams. Plein cadre, leur PDG, Hans Van de Velde, depuis sa résidence au Maroc, d’où il dirige les activités françaises du premier voyagiste mondial. Le tour-opérateur, a expliqué en substance le Néerlandais, est gravement touché par la crise liée à la pandémie de Covid-19 ; la seule solution pour éviter la faillite est de supprimer jusqu’à 583 postes, soit les deux tiers des effectifs. Et de fermer les 70 agences « TUI Store » du pays.

Licenciés dans leur salon. Cinthia Bernard Decot, 33 ans, représentante du personnel et salariée d’une agence lyonnaise, relate la scène que lui ont décrite tant de ses collègues, à l’époque au chômage partiel ou en télétravail. Le foyer demande : « Qu’ont-ils dit ? », la mère répond : « Je suis virée. »

La filiale française compte 80 % de femmes – mais une majorité d’hommes au conseil d’administration. Les salariés de TUI craignaient un plan social à venir, mais pas de cette ampleur et surtout pas maintenant, quand les aides de l’Etat permettent aux acteurs du tourisme d’espérer. D’autres filiales étrangères devraient connaître la même saignée : à la mi-mai, TUI a annoncé son intention de réduire ses coûts de 30 %, grâce à 8 000 postes « non recrutés ou supprimés », sur un total de 70 000 employés.

Près du centre commercial de la Part-Dieu, à Lyon, dont l’agence TUI fermera le 1er décembre, Cinthia Bernard Decot et Valérie Daplomb déroulent avec acidité la « chronique d’une mort annoncée ». TUI, ancien groupe industriel allemand, a fait du voyage son nouveau fonds de commerce au tournant du siècle, par un rachat massif de marques sur l’ensemble de la chaîne de valeur touristique : avions, hôtels, clubs, tour-opérateurs. En France, à partir des années 2000, le groupe rachète des marques qui ont incarné la démocratisation du tourisme : Nouvelles Frontières, clubs Marmara, Look Voyages.

« On s’est fait bouffer par la grosse bestiole »

Mais l’intégration, toujours accompagnée de plans de départs, passe moins bien qu’ailleurs : le client, dit-on, a des exigences qui ne collent pas au modèle de tourisme de masse, formaté, version TUI. Le tourisme français reproche au groupe allemand de ne l’avoir jamais compris et d’avoir détruit ses fleurons.

Il vous reste 61.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Let's block ads! (Why?)

https://news.google.com/__i/rss/rd/articles/CBMimwFodHRwczovL3d3dy5sZW1vbmRlLmZyL2Vjb25vbWllL2FydGljbGUvMjAyMC8wNy8yNy90b3VyaXNtZS1jaGV6LWxlLXRvdXItb3BlcmF0ZXVyLXR1aS1vbi1lc3QtcGFzc2UtZGVzLWFtb3VyZXV4LWR1LXZveWFnZS1hdXgtZmluYW5jaWVyc182MDQ3MzQ4XzMyMzQuaHRtbNIBAA?oc=5

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Tourisme : chez le tour-opérateur TUI, « on est passé des amoureux du voyage aux financiers » - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.