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Bridgestone à Béthune : le gouvernement promet de tout faire pour sauver l'emploi - Le Monde

La ministre du travail, Elisabeth Borne, et la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, à Béthune, le 21 septembre 2020.

Dépêchées dans le Pas-de-Calais, la ministre du travail, Elisabeth Borne, et la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, se sont engagées, lundi 21 septembre, à faire tout leur possible pour préserver l’emploi des salariés du site de Bridgestone de Béthune, dont le fabricant japonais de pneumatiques a annoncé la fermeture la semaine dernière.

« Dans la période actuelle, plus que jamais, le gouvernement se battra pied à pied pour sauver les emplois », a déclaré Elisabeth Borne. « Ce site, c’est des compétences qui sont rares, des compétences industrielles, des emplois qualifiés (…). On ne laissera pas perdre ces compétences », a-t-elle ajouté.

Agnès Pannier-Runacher a annoncé que le gouvernement allait mandater un cabinet de conseil pour « contre-expertiser » l’ensemble des scénarios qui ont été étudiés par Bridgestone. Ce travail, réalisé par le cabinet Accenture, « nous permettra non seulement de regarder ces scénarios, mais également (…) de soumettre des scénarios alternatifs autour de cette technologie du pneu », a-t-elle déclaré à la sortie d’une réunion de crise avec la direction du groupe, des élus locaux et des représentants des salariés. Elle a notamment évoqué « la question du recyclage du pneu, comme étant un élément pouvant mettre de la charge dans l’usine ».

Les ministres, élus et la direction Europe du géant japonais du pneumatique se réuniront à nouveau « dans deux à trois semaines » de manière « aussi physique que possible » en fonction des conditions sanitaires, « pour justement revoir les différents scénarios, qui sont des scénarios alternatifs à une fermeture de site », a poursuivi Mme Pannier-Runacher. « Ce qui nous anime, c’est que les salariés de Bridgestone aient un emploi dans un an, dans deux ans, dans trois ans », a-t-elle assuré.

« Sauvegarder la compétitivité »

Le fabricant japonais de pneumatiques Bridgestone a annoncé mercredi vouloir entamer des discussions en vue de la fermeture de son usine de Béthune, une décision vivement contestée par le gouvernement français, qui se dit en « désaccord total ».

A l’issue de la réunion de lundi, Bridgestone a déclaré dans un communiqué que le projet de cessation totale d’activité était « la seule option qui permettrait de répondre à la surcapacité de production structurelle de Bridgestone et donc de sauvegarder la compétitivité de ses opérations en Europe ».

« Notre priorité est la recherche active et de manière approfondie de projets alternatifs de reconversion du site avec et sans Bridgestone et de travailler à la revitalisation du territoire », a annoncé un porte-parole à l’agence de presse Reuters. Bridgestone met en avant la faiblesse de la demande et la forte concurrence pour justifier sa décision.

Un « petit espoir », pour les syndicats

« En France, il y a des lois qui font que quand on veut lancer un PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] on doit justifier de difficultés économiques. (…) Je pense que la direction de Bridgestone a bien compris qu’on était déterminés à faire appliquer ces législations protectrices pour les salariés et pour les emplois », a, de son côté, prévenu Mme Borne.

« La direction nous a très expressément dit qu’elle était prête à ouvrir des scénarios alternatifs », a encore déclaré Mme Pannier-Runacher. « Nous serons extrêmement exigeants, notamment sur le respect de la parole donnée », a-t-elle insisté, appelant Bridgestone à se saisir des dispositifs prévus notamment dans le plan de relance. « On n’a jamais eu de moyens aussi considérables que ceux qu’on peut mobiliser aujourd’hui (…) pour accompagner un site industriel qui veut se moderniser », a renchéri Mme Borne, assurant que le gouvernement serait « très exigeant vis-à-vis de l’entreprise pour qu’elle mobilise bien tous ces outils exceptionnels ».

« On connaît cette direction de Bridgestone, comment elle opère. Mais il y a quand même un petit espoir du fait qu’ils acceptent de discuter ; on aurait pu dire : “La porte est fermée, pas de discussion.” Donc, on s’accroche à ça », a réagi Bruno Wable, de la CGT, à l’issue de la réunion de lundi.

L’usine de Béthune, mise en service en 1961 et d’une capacité de production d’environ 17 000 pneus par jour, emploie 863 personnes.

Le Monde avec AFP et Reuters

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