Une des procédures les plus attendues aux Etats-Unis démarre enfin : après plus d’un an d’investigations, le département de la justice américain a ouvert, mardi 20 octobre, une enquête contre Google, pour abus de position dominante. Le gouvernement américain, auquel se sont joints onze Etats du pays, accuse l’entreprise d’avoir « maintenu de façon illégale un monopole dans la recherche en ligne et la publicité en ligne », grâce à des accords rémunérés passés avec les fabricants de smartphones, dont Apple.
La procédure ne vise pas la totalité des activités de Google, mais un point bien précis. Le département de la justice a en effet choisi de réduire le spectre de cette première enquête, afin d’avancer plus rapidement. Et de pouvoir se targuer d’avoir lancé officiellement, avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre, une des procédures antitrust à l’étude depuis un an contre les géants de la « tech » américains : Google, Facebook, Amazon et Apple.
Le retentissement de l’enquête contre Google est toutefois considérable aux Etats-Unis : c’est une affaire « monumentale », a estimé dans son communiqué le département de la justice. Et la plus grosse dans le domaine de la « tech » depuis le célèbre procès contre Microsoft de 1998. Une victoire de l’accusation pourrait faire évoluer la jurisprudence américaine de l’antitrust, plutôt orientée vers le laisser-faire depuis une quarantaine d’années. L’affaire symbolise le changement du climat politique autour des géants du numérique. L’image de Facebook, Google, Amazon et Apple s’est fortement dégradée depuis l’élection de Donald Trump, en 2016, et les critiques sur leur gigantesque puissance économique.
Des rivaux privés « d’accès au marché »
Concrètement, Google, qui possède près de 90 % de part de marché dans la recherche aux Etats-Unis, est accusé d’avoir imposé son moteur en le faisant préinstaller sur les smartphones dans le cadre des licences accordées aux fabricants pour utiliser son environnement mobile Android. Les accords passés avec Apple sont aussi dans le collimateur, notamment en raison du placement de Google comme moteur de recherche par défaut dans le navigateur de la firme à la pomme, Safari. Google paie chaque année plusieurs milliards de dollars à Apple – 9 milliards, soit 7,6 milliards d’euros environ, selon une estimation de la banque Goldman Sachs en 2018 – pour rester le service préinstallé.
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