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Reconfinement : un plan injuste, selon le patron des patrons - Le Parisien

Avec le reconfinement annoncé ce mercredi soir par Emmanuel Macron, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, craint une vague de faillites chez les commerçants si des mesures ne sont pas prises d'ici quinze jours pour leur réouverture. « Il y a un sentiment d'injustice très fort chez les entrepreneurs : les contaminations ont lieu dans la sphère privée et ce sont les entreprises, et donc les salariés, qui sont pénalisées », déplore le patron des patrons.

Approuvez-vous la stratégie de lutte contre la deuxième vague présentée par Emmanuel Macron ?

GEOFFROY ROUX DE BÉZIEUX. Je ne suis pas médecin et je n'ai donc pas d'avis médical sur le sujet. Ce que je peux vous dire, c'est que ces mesures de confinement sévères vont provoquer un choc économique important. Avec la fermeture des commerces et des restaurants, et « l'effet halo » sur le reste de l'économie, on devrait perdre en novembre entre 50 et 75 milliards de PIB en novembre. L'impact sera très fort. Quel que soit le niveau des aides gouvernementales, il y aura beaucoup de faillites et notamment parmi les 330000 entreprises du secteur du commerce qui font l'essentiel de leur activité entre le 1er novembre et 15 décembre. Les dégâts seront très importants.

VIDÉO. Emmanuel Macron demande aux Français de se reconfiner

Le président de la République a évoqué un équilibre entre la lutte sanitaire et la protection de notre économie. Cet équilibre est-il atteint ?

Non. Le balancier penche vers la santé. C'est un choix que je peux comprendre mais qui n'est pas équilibré. Dans l'ordre des priorités déroulées par le président de la République, la protection de l'économie arrive en dernier.

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Les mesures de soutien aux entreprises, avec notamment la reconduite du chômage partiel, la prise en charge jusqu'à 10000 euros par mois de perte de chiffre d'affaires, sont-elles suffisantes ?

Les mesures de soutien sont à la hauteur. Mais, dans l'hôtellerie et la restauration, les gens n'ont plus d'espoir, plus d'avenir. Ils vont simplement laisser tomber. Ce qui a manqué dans le discours du président, c'est de nous expliquer ce qui va se passer après le 1er décembre. Je veux bien croire que confinement va stopper l'épidémie et que l'on déconfinera avant les fêtes de Noël, mais on va reconfiner en mars pour affronter la troisième vague. On ne peut pas confiner et déconfiner en permanence, sinon des centaines de milliers d'entreprises vont disparaître. On ne peut pas attendre l'arrivée d'un vaccin à l'été prochain. Ce qu'il faut maintenant, c'est discuter avec les professionnels pour voir comment fonctionner le plus normalement possible avec le Covid.

Vous réclamez la réouverture de tous les commerces ?

Le président de la République a ouvert une porte en affirmant que la situation de la fermeture des commerces non essentiels sera examinée au bout de quinze jours. Il faut que tous les secteurs fermés à partir de jeudi soir aient la possibilité, ce qui n'a pas été fait sérieusement jusqu'à présent, de discuter pour pouvoir rouvrir. Il y a un sentiment d'injustice très fort chez les entrepreneurs : les contaminations ont lieu dans la sphère privée et ce sont les entreprises, et donc les salariés, qui sont pénalisées. Trouvons des solutions pour rouvrir les commerces dans les 15 jours. Sur ce point, le Premier ministre ne nous a pas entendus. Le conseil scientifique ne dit pas que les contaminations ont lieu dans les commerces bien au contraire. Les masques sont portés, les clients se lavent les mains à l'entrée et à la sortie.

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Le président a appelé chacun à son niveau à participer à l'effort. Lancez-vous aussi un appel aux banques, aux assureurs, aux bailleurs à faire preuve de solidarité ?

Les banques, elles, ont joué le jeu formidablement et on discute déjà de l'échéance de mars et d'une forme de délai supplémentaires pour le remboursement des Prêts garantis par l'Etat, les PGE. Les assureurs se sont engagés à mieux contribuer à l'économie. Enfin, sur les loyers, nous attendons du ministre de l'Economie une mesure de crédit d'impôt qui permettrait aux loueurs de faire un geste sur les loyers. Mais, vous savez, les entreprises ont joué le jeu de la solidarité y compris vis-à-vis de leurs salariés. 82 % d'entre eux se sentent protégés par leur entreprise. Je le redis, la contamination se passe dans la sphère privée, les entreprises ne sont pas responsables de la situation.

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