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Aérien : les chiffres fous d'une crise historique - Les Échos

Publié le 24 nov. 2020 à 16:59Mis à jour le 24 nov. 2020 à 17:47

Plus de 118 milliards de dollars de pertes prévues pour 2020, pour un chiffre d'affaires de 328 milliards, en baisse de 60 % : tels sont les deux chiffres choc annoncés en ouverture de l'assemblée annuelle de l'association du transport aérien international (IATA). Une assemblée qui devait se tenir en juin 2020 à Amsterdam et qui s'est finalement transformée en une vidéoconférence, sur fond de pertes record. Pour la quatrième fois de l'année, les experts de l'IATA ont encore dû revoir à la hausse leurs prévisions de pertes pour l'année en cours, après la rechute du trafic aérien mondial à l'automne, tombé à 1,8 milliard de passagers en 2020, contre 4,5 milliards en 2019, soit le niveau de 2003.

« Les livres d'histoire retiendront 2020 comme la pire année financière » du transport aérien, a souligné le directeur général de l'IATA, Alexandre de Juniac, qui passera le relais le 1er avril 2021 à Willie Walsh, l'ex-patron du groupe IAG, après un peu plus de quatre à la tête de l'association.

Dix-sept ans de croissance perdus

En moins d'un an, les quelque 290 compagnies aériennes internationales membres de l'IATA auront ainsi perdu l'équivalent de dix-sept ans de croissance et plus d'argent que durant toutes les précédentes crises cumulées depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Et le grand hiver du transport aérien est loin d'être terminé. Selon l'IATA, le secteur générera encore 38,7 milliards de dollars de pertes en 2021, qui sera la deuxième plus mauvaise année de son histoire, avec un chiffre d'affaires encore inférieur de 50 % à celui de 2019 (838 milliards de dollars).

Malgré l'arrivée annoncée des premiers vaccins et la généralisation espérée des tests Covid en aéroport, qui devraient permettre la réouverture des frontières, le nombre de passagers ne devrait pas dépasser 2,8 milliards, contre 4,5 milliards en 2019, estime l'IATA. Et le retour du trafic passagers au niveau d'avant n'interviendrait pas avant 2024.

8,5 mois de trésorerie

Du moins pour ceux qui auront survécu. Car, selon les données de l'association, le niveau médian de trésorerie des compagnies aériennes serait de 8,5 mois. Soit de quoi tenir jusqu'à l'été 2021, au rythme de consommation de cash actuel, qui était encore de 13 milliards de dollars en octobre et devrait rester autour de 6,8 milliards par mois au premier semestre 2021. D'après l'IATA, les compagnies les plus performantes ne retrouveront pas une situation de cash positive avant le troisième ou le quatrième trimestre de l'an prochain.

173 milliards d'aides d'Etats

« Sans les aides d'Etats, pour un total de 173 milliards de dollars, nous aurions déjà assisté à des faillites en cascade », a souligné le directeur général de l'IATA, Alexandre de Juniac, qui a appelé les gouvernements à poursuivre leur soutien. Selon l'association, entre 70 et 80 milliards de dollars d'aides supplémentaires seront encore nécessaires pour permettre aux compagnies de passer la crise. De plus, ces aides additionnelles ne devront pas alourdir davantage l'endettement des compagnies qui a déjà grossi de 220 milliards de dollars en six mois, à 651 milliards de dollars, sous peine d'annihiler toute capacité de rebond, a-t-il souligné.

La principale requête des compagnies aériennes reste toutefois la réouverture des frontières et la suppression des quarantaines, qui empêchent la reprise du trafic. « Nous ne pouvons pas attendre que les vaccins soient partout disponibles », a souligné Alexandre de Juniac. « Quand on leur donne la possibilité, les gens se remettent à voyager », a-t-il ajouté.

Les compagnies aériennes, comme tous les autres acteurs du secteur des voyages, attendent toujours avec impatience une harmonisation des procédures sanitaires à l'échelle internationale et une généralisation des tests rapides en aéroport. Une impatience que le futur directeur général de l'IATA, Willie Walsh, a laissé transparaître en termes assez peu diplomatiques. « Les passagers ont été privés de la liberté de voyager moins par la Covid-19 que par l'incapacité des gouvernements à se coordonner, a-t-il affirmé. Les gouvernements n'ont pas fait ce qui devait être fait ».

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