
Voilà de quoi rassurer les professionnels de l'immobilier. Ceux-ci disaient, le 17 décembre matin encore, s'attendre à une année 2021 particulièrement morose en termes de transactions et de prix, à cause, principalement, des restrictions à l'accès au crédit, appliquées cette année suite aux recommandations du Haut conseil pour la stabilité financière (HCSF), fin 2019. Ce dernier avait en effet conseillé aux établissements prêteurs de ne plus accorder de crédits immobiliers d'une durée supérieure à 25 ans, et de refuser les demandes impliquant un taux d'effort de plus de 33% pour leur remboursement, notamment.
à lire aussi
Depuis le début de l'année, ces recommandations ont été suivies par la plupart des banques, qui ont donc accordé beaucoup moins de crédits. A tel point que Michel Mouillart, professeur d'économie et expert consulté en matière de marchés immobiliers, estimait, ce matin-là, à l'occasion du baromètre annuel LPI, que 40% de la baisse des transactions constatée en 2020 était imputable au resserrement des conditions d'octroi des crédits, et "seulement" 60% à la crise sanitaire, aux deux confinements, et à la crise économique.
"Une marque favorable de soutien au marché"
Quelques heures à peine après le constat de l'expert, le HCSF annonçait l'assouplissement de ses recommandations, constant que "la dérive progressive des conditions d'octroi observée depuis quelques années semble s'être interrompue". De 25 années, la durée d'endettement maximum conseillée passera, en 2021, à 27 ans. Par ailleurs, le taux d'effort maximum (ratio entre les revenus du ménage et ses mensualités) passera de 33% à 35%. Enfin, la marge de flexibilité, c'est-à-dire la possibilité pour les banques de déroger à ce carcan, passera de 15% à 20%.
Pour Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, contacté par Batiactu, il s'agit d'"une marque favorable de soutien au marché". Ainsi, donner deux ans de plus aux particuliers pour rembourser leur emprunt "n'est pas anodin", sachant que la France est l'un des pays européens où les durées de remboursement sont les plus courtes. L'augmentation du taux d'effort maximum à 35% bénéficiera aux investisseurs qui, malgré des restes à vivre confortables, étaient bloqués en termes de taux d'effort. Les deux mesures cumulées sont, en outre, de nature à "dégager du pouvoir d'achat, ce qui va aider les primo-accédants", affirme le président du réseau d'agences, qui a contacté la ministre du Logement Emmanuelle Wargon pour lui faire part de sa satisfaction que "le ressenti du terrain" ait été écouté, au-delà de "l'analyse macro-économique".
L'augmentation du taux de dérogation à ces règles est une autre marque de confiance accordée au terrain, selon Jean-Marc Torrollion. "C'est une souplesse intéressante donnée aux banques pour accompagner des dossiers de qualité. Cela permet de passer de l'objectivation absolue au caractère subjectif de la confiance".
Les recommandations vont devenir obligations
Ces assouplissements viennent cependant avec un certain durcissement : comme l'a annoncé Bruno Le Maire, qui siège en tant que ministre de l'Economie et des finances au HCSF, à la sortie de la réunion, ces recommandations devraient devenir, "d'ici six mois", des obligations réglementaires pour toutes les banques. L'immense majorité des banques avaient pourtant respecté à la lettre les recommandations de fin 2019, au grand dam des professions immobilières. https://news.google.com/__i/rss/rd/articles/CBMiYWh0dHBzOi8vd3d3LmJhdGlhY3R1LmNvbS9lZGl0by9icnVuby1tYWlyZS1hbm5vbmNlLXVuLWFzc291cGxpc3NlbWVudC1jb25kaXRpb25zLW9jdHJvaS02MDg4NS5waHDSAQA?oc=5
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Bruno Le Maire annonce un assouplissement des conditions d'octroi des crédits - Batiactu"
Post a Comment