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Coronavirus : Pas de date de réouverture pour les restaurateurs, qui désespèrent - 20 Minutes

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, et Alain Griset, ministre chargé des Petites et Moyennes Entreprises ont reçu, ce mardi 5 janvier, les représentants des restaurateurs. — Jacques Witt
  • Emmanuel Macron avait conditionné la réouverture des restaurants à un nombre de contaminations journalières inférieur à 5.000 cas, avec le 20 janvier retenu. Les restaurateurs, reçus ce mardi à Bercy, disent avoir appris le report de cette date sine die.
  • Face à ce manque de visibilité, ils se disent désespérés, et beaucoup craignent de devoir mettre la clé sous la porte sans aides supplémentaires.
  • Selon certains membres de la délégation, de nouvelles aides devraient apparaître, comme un nouveau prêt équivalent à 25 % du chiffre d’affaires et remboursable sur « une dizaine d’année ».

Pas de bonne surprise pour les restaurateurs. Reçus ce mardi par Bruno Le Maire et Alain Griset, ministre délégué chargé des Petites et moyennes entreprises, les représentants du secteur ont eu la confirmation qu’ils ne pourraient pas rouvrir le 20 janvier comme prévu.

Emmanuel Macron avait conditionné cette réouverture à un plafond de contaminations limité à 5000 cas par jour. Mais vendredi dernier, on en était encore à 19.348 en 24 heures. Désespérés, les restaurateurs demandent plus au gouvernement.

La peur de mettre la clé sous la porte

« On savait qu’ils n’allaient pas nous laisser réouvrir. On voit les chiffres ». Dépité, Charles, patron du restaurant La Cime, dans le 6e arrondissement de Paris, ne cache pas son inquiétude. A midi ce mardi, alors que ça devrait être le coup de feu, il regarde son établissement désert. Il propose de la vente à emporter depuis le début de la crise, mais songe à arrêter : « Tout le monde est en télétravail, les bureaux sont vides. » Le spectre de la fermeture plane et il se donne deux mois pour redresser la barre. A travers deux solutions : la réouverture immédiate, improbable, ou davantage d’aides : « Ils [le gouvernement] en parlent tout le temps, mais en réalité, elles ne couvrent qu’une petite partie de nos charges. »

Quelques dizaines de mètres plus loin, Isabelle* prépare la vente à emporter du restaurant dans lequel elle est employée, elle qui est la seule à ne pas être au chômage partiel. Elle partage le constat de Charles : les restaurants ne rouvriront pas avant des mois : « Ils veulent arrêter le télétravail, les enfants continuent d’aller à l’école et maintenant, il y a ce virus anglais [le variant du Covid-19 détecté aussi en France]. Il va falloir que l’Etat prenne en charge tout notre manque à gagner, sinon on met la clé sous la porte avant mai, et moi je pointe au chômage. »

De la visibilité et une action à long terme

L’inquiétude réside aussi et surtout dans le manque de visibilité sur les semaines et mois à venir. C’était d’ailleurs l’une de demandes de la délégation reçue cet après-midi à Bercy : une date de réouverture ferme et définitive. Cette information, Amin, du restaurant Aux Plumes de la rue Boulard (14e arrondissement), y tient : « On a besoin de savoir où on va, et on veut être prévenu en amont, qu’on puisse préparer les stocks, la carte et organiser le staff. »

Les restaurateurs ont aussi demandé ce mardi un maintien des aides jusqu’à la fin de l’épidémie. Mais Laurent Villa, président du groupe Beefhouse restaurant, craint un effet domino pour les Prêts garantis par l’Etat : « Comme c’est parti, personne ne pourra les rembourser. Les dettes vont s’accumuler et la notation bancaire des établissements va chuter, si bien qu’ils ne pourront plus emprunter au sortir de cette crise. » Sans compter les bailleurs qui, selon lui, avaient pour beaucoup fait des efforts sur les loyers mais commencent à réclamer leur dû. « C’est à cela que servent les subventions désormais, juste à rembourser les loyers. » D’où sa requête : que les notations bancaires soient gelées et que les prêts garantis par l’Etat soient transformés en quasi-fonds propres pendant deux ans, pour éviter un effondrement généralisé.

Pas de date de réouverture mais des aides étendues

Au sortir de la réunion à Bercy, les membres de la délégation affichaient une satisfaction modérée. Selon certains d’entre eux, le gouvernement, voulant éviter à tout prix un troisième confinement, a refusé de fixer une date pour la réouverture. Bruno Le Maire a en revanche assuré que les aides seraient maintenues jusqu’à cette date, et que certaines seraient renforcées. Le Prêt garanti par l’Etat devrait ainsi être étendu d’un an.

Une nouvelle aide, d’un montant maximum de 25 % du chiffre d’affaires des établissements et remboursable sur une dizaine d’années, devrait aussi être mise en place. Enfin, la prise en charge de dix jours de congé par l’Etat, et pour les entreprises de secteurs en difficultés, sera étendue jusqu’au 31 mars (contre le 31 janvier jusqu’aujourd’hui). En revanche, les crédits d’impôts réservés aux bailleurs, pour les inciter à soutenir les commerces, devraient être supprimés, faute de résultats.

*Le prénom a été modifié

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