Alors que la pandémie fait basculer des millions de personnes dans la pauvreté, les 1 000 milliardaires les plus fortunés de la planète ont retrouvé en neuf mois seulement leur niveau de richesse d’avant la crise. Tel est le constat dressé par l’ONG britannique Oxfam, dans son traditionnel rapport sur les inégalités – dont la méthodologie est discutée –, publié à l’occasion du Forum économique mondial de Davos (Suisse). Covid oblige, celui-ci se tient virtuellement du 25 au 29 janvier. Cette année, plus que les autres, le creusement des écarts des richesses sera omniprésent dans les débats.
« Cette crise arrive dans un monde déjà profondément inégal où une minorité de personnes, en majorité de très riches hommes blancs, accaparent l’essentiel des richesses mondiales », dénonce Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France, dans un communiqué. Croisant plusieurs sources (Forbes, Crédit Suisse, Banque mondiale…), l’organisation estime que les dix personnes les plus riches du monde, dont le français Bernard Arnault, ont vu leur fortune augmenter de 540 milliards de dollars (369 milliards d’euros) depuis le début de la pandémie. « En 2008, il avait fallu cinq ans pour que la richesse des milliardaires retrouve son niveau d’avant la crise », souligne le rapport. En France, les 175 milliards d’euros supplémentaires qui ont gonflé le patrimoine des milliardaires entre mars et décembre 2020 pèsent deux fois le budget de l’hôpital public.
Cette flambée tient en partie à la politique de rachats d’actifs menée par la Banque centrale européenne (BCE), regrette l’ONG. Celle-ci permet aux Etats d’emprunter à bas coûts et de pouvoir financer leurs plans de soutien sans encombre. Mais elle contribue également à faire flamber les cours de Bourse, au profit des plus riches. Ainsi, entre la mi-mars 2020 et la fin décembre, le cours du titre LVMH s’est apprécié de plus de 25 %.
Dénonçant le « virus des inégalités », Oxfam redoute de voir celles-ci se creuser en raison du Covid, et ce, « simultanément dans la quasi-totalité des pays du monde, une situation sans précédent depuis plus d’un siècle ». Les jeunes, les personnes issues de l’immigration et les femmes sont en première ligne. Ces dernières sont en effet très présentes dans les emplois précaires et secteurs les plus touchés par la crise (services, social, économie informelle…). Si les deux sexes étaient autant représentés dans ces secteurs et jobs précaires, 112 millions de femmes ne seraient plus exposées à la perte de revenu, calcule Oxfam, en se basant sur les données de l’Organisation internationale du travail.
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