
Qui sont les salariés concernés ? Quelle forme va prendre ce versement cette année ? Est-il exonéré d’impôts ? Explications.
La prime Macron refait surface en 2021. Mais pas pour tous. Le premier ministre, Jean Castex, qui réunit ce lundi 15 mars les partenaires sociaux lors d’une conférence sur le dialogue social, voudrait inciter les entreprises à la verser pour les salariés de « deuxième ligne », particulièrement exposés à la pandémie. Si les détails précis restent à définir, une chose est sûre : ce coup de pouce sera largement inspiré de la fameuse prime du nom du chef de l’État.
Quelle est l'origine de cette prime ?
Les origines de cette prime remontent à 2018. À l’époque, la France vit chaque samedi au rythme des manifestations des Gilets Jaunes qui réclament, entre autres, une amélioration du pouvoir d’achat. Le 10 décembre de cette même année, Emmanuel Macron prend la parole pour décréter « l’état d’urgence économique et sociale ». Il souhaite une « vraie amélioration » qui serait « tout de suite perceptible » par les travailleurs. Parmi les mesures annoncées, Emmanuel Macron indique qu’il demandera « à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année sans impôts ni charges ». L’idée n’est pas neuve : elle avait été suggérée par le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui proposait d’instaurer « une prime de pouvoir d’achat » défiscalisée exceptionnelle, « de quelques centaines d’euros ».
Quelle forme prend-elle ?
Il s’agit d’une prime exonérée d’impôt sur le revenu, de cotisations salariales et patronales et de contributions sociales (CSG et CRDS). Elle est également exclue des ressources prises en compte pour le calcul de la prime d’activité et pour l’attribution de l’allocation adulte handicapé, précise Bercy. Elle s’adresse à tous les salariés qui touchent moins de trois fois le SMIC avec une exonération allant jusqu’à 1000 euros. Cette prime, versée de manière facultative par l’employeur, devait être distribuée jusqu’au 31 mars. Avec une consigne claire : ne pas se substituer à une augmentation de rémunération ou à une prime prévue par un accord salarial ou un contrat de travail. Néanmoins, après avoir constaté quelques effets d’aubaine, le gouvernement décide en 2020 d’en conditionner le versement à la signature d’un accord d’intéressement. Mais au printemps, le Covid va rebattre les cartes. Avec la crise économique et sanitaire qu’engendre la pandémie, le gouvernement veut redonner un coup d’accélérateur à cette prime. Les conditions de versement sont allégées. L’obligation de négocier un accord d’intéressement disparaît pour les primes allant jusqu’à 1000 euros (l’exonération de charge peut aller jusqu’à 2000 euros si l’entreprise a signé un accord de ce type) et la date butoir est repoussée, d’abord jusqu’au 31 août, puis jusqu’au 31 décembre.
La prime Macron a-t-elle fonctionné jusqu'ici ?
En 2019, les entreprises avaient joué le jeu. Quelque 4,8 millions de salariés en avaient profité pour un montant moyen de 400 euros. En 2020, malgré la crise, les employeurs ont à nouveau répondu présent. Plus de 5 millions de salariés en ont encore bénéficié pour un montant moyen de 458 euros. Environ 2,3 milliards d’euros ont ainsi été distribués.
Qui sont les salariés concernés en 2021 ?
Pour 2021, la prime Macron n’a pas été reconduite. Son retour est, à ce stade, uniquement évoqué pour les salariés de la « deuxième ligne » à qui le gouvernement avait promis un geste cette année. Cette prime devrait ainsi concerner les employés du commerce de détail, de la propreté, du bâtiment ou encore du transport routier, essentiels pour la continuité économique, dont les salaires sont jugés trop bas et les conditions de travail peu enviables. Pour eux, elle constituera un préalable à l’ouverture de négociation de branche.
Qu'en pensent patronats et syndicats ?
L’idée d’une prime Macron versée aux salariés de la « deuxième ligne » ne réjouit pas les organisations patronales qui mettent en avant les inégalités de traitement entre les salariés d’une même entreprise, avec d’un côté ceux qui pourraient bénéficier de la prime et les autres. Selon plusieurs syndicats, le Medef s’est notamment montré très hostile à l’idée lors d’une réunion vendredi 12 mars avec le ministère du Travail. Le coût de cette mesure en cette période de crise pose également question pour les employeurs. Jean Castex l’a admis : « cela va coûter de l’argent aux entreprises ». Les syndicats se montrent également frileux. La CFDT de Laurent Berger invite l’État à « faire pression sur les branches » tandis que Philippe Martinez de la CGT continue d’insister sur la nécessité d’une « augmentation immédiate des salaires », et plus particulièrement du Smic. « Le risque d’une prime, c’est un effet de substitution à des augmentations pérennes de salaires », a également prévenu Yves Veyrier de FO.
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