
Avec une croissance de 0,4 %, selon les premières estimations des comptes nationaux publiées, vendredi 30 avril, par l’Insee, la reprise aura tenu ses bien timides promesses au premier trimestre 2021. Repassé dans le vert après une baisse de 1,4 % au quatrième trimestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) reste pourtant inférieur de 4,4 % au niveau atteint au quatrième trimestre 2019. En somme, si l’activité repart doucement, elle est encore loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant-crise.
Ces chiffres ne constituent « pas une surprise », souligne Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. « Avec le couvre-feu instauré en janvier, la fermeture des grands centres commerciaux en février, les confinements intervenus à partir de la seconde moitié de mars dans 16, puis 19 départements, et enfin la France entière, ce trimestre reste encore très marqué par les restrictions sanitaires », rappelle-t-il.
Compte tenu de la volatilité de la situation, l’Insee ne publie toujours pas de prévisions semestrielles ou annuelles de croissance. Mais l’acquis de croissance est aujourd’hui de 4,1 % : ce qui signifie que, même si l’activité était nulle sur les trois prochains trimestres, la France afficherait tout de même une hausse de son PIB de 4,1 % par rapport à 2020.
Comportement atypique
La meilleure nouvelle de ce premier trimestre est sans doute celle apportée par le niveau d’investissement des entreprises, qui croît de 2,2 %, « un chiffre très dynamique compte tenu de la période », selon M. Pouget, après 1,3 % au dernier trimestre 2020. « Le climat des affaires dans l’industrie est très positif, et le moral des dirigeants dans l’industrie a retrouvé son niveau de mars 2019 », se félicite Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes. « Les entreprises intègrent le fait que cette crise est transitoire, et continuent d’investir, notamment dans le numérique », décrypte Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Un comportement atypique, puisque d’ordinaire les crises interrompent les flux d’investissement des entreprises.
Les ménages, eux, sont encore très raisonnés dans leurs dépenses de consommation, en hausse fragile de 0,3 % sur les trois premiers mois de l’année. Mais la perspective du déconfinement, dont le calendrier est désormais annoncé, donne l’espoir d’une reprise plus dynamique en mai et juin. « Le moral des ménages ne s’est pas dégradé entre mars et avril, malgré le durcissement des restrictions sanitaires, le chômage n’explose pas », rappelle Selin Ozyurt. La réouverture des commerces et restaurants ainsi que la liberté de circulation devraient, à l’image de ce qui s’était passé à l’été 2020 quand la consommation était montée en flèche avec une hausse de 18,2 %, inciter les Français à desserrer les cordons de la bourse.
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