
Huit mois après le début de leur guerre fratricide, Veolia et Suez sont parvenus à faire la paix. Les deux géants de gestion de l’eau et des déchets ont annoncé, lundi 12 avril, que leurs conseils d’administration respectifs étaient parvenus à un accord de principe sur les conditions d’un rapprochement, grâce à la discrète médiation de Gérard Mestrallet, ancien président-directeur général (PDG) de Suez puis du groupe d’énergie Engie.
Les deux groupes se sont entendus sur un prix de 20,50 euros par action Suez, le niveau fixé par la « cible », soit 1,4 milliard de plus par rapport aux 18 euros proposés par Veolia et payés en octobre 2020 à Engie, qui devrait avoir une forme de compensation. Au total, le montant de l’opération s’élève à 25,4 milliards d’euros.
Au terme d’un partage d’actifs, le « nouveau Suez » pèsera 6,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires (contre 17 milliards en 2020) et devrait constituer un « ensemble cohérent sur le plan industriel et social ». Son périmètre sera constitué des activités de Suez dans l’eau municipale et le déchet solide en France, y compris le CIRSEE, principal centre de recherche sur l’eau et l’environnement en France. S’y ajoutent des activités de Suez, notamment dans l’eau et dans les zones géographiques suivantes : Italie (y compris la participation dans Acea), République tchèque, Afrique, Asie centrale, Inde, Chine, Australie, et les activités monde numériques et environnementales (SES).
Actifs stratégiques conservés
Ses actionnaires seront majoritairement français et ils compteront le consortium constitué par Ardian et l’américain GIP, la Caisse des dépôts et consignations et le fonds d’infrastructures Meridiam, mais aussi des salariés. Ces derniers pourront monter jusqu’à 10 % du capital. Ils devront maintenir les acquis sociaux des employés de Suez durant quatre ans et « s’engager à conserver par principe leurs positions sur le long terme ». M. Frérot a fait savoir, dans un entretien avec des journalistes, que la durée serait de dix ans.
De son côté, Veolia deviendra un « champion mondial de la transformation écologique », avec 37 milliards de chiffre d’affaires, conformément au projet initial de son PDG, Antoine Frérot, qui affirme qu’il conservera dans son entreprise tous les actifs stratégiques identifiés dès le début de l’opération, lancée le 30 août 2020.
M. Frérot se dit « très confiant » sur l’intégration des deux équipes qui, dit-il, ont « une culture commune ». Il a réitéré ses engagements sociaux, vis-à-vis des salariés de Suez très inquiets, pour une durée de quatre ans après la clôture de l’offre, qui ne pourra intervenir qu’après le feu vert des autorités de la concurrence, notamment de celui de la Commission européenne. Il a aussi réaffirmé sa volonté d’« intégration et de mixité des équipes de direction du siège et des pays ». Bertrand Camus, directeur général de Suez, et farouche opposant à l’offre publique d’achat (OPA), ne fera pas partie de l’équipe de direction du futur Veolia.
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