
(BFM Bourse) - Tandis que le marché parisien flanche de 1,6% lundi matin, le fabricant du cœur artificiel Carmat décolle à un sommet depuis avril après la toute première vente de sa prothèse, qui a reçu le nom commercial d'Aeson.
Tandis que la Bourse de Paris fait grise mine, l'action Carmat -déjà mise en avant jeudi dernier à l'occasion de la première implantation de sa prothèse cardiaque aux Etats-Unis dans le cadre d'un essai clinique- brille à nouveau lundi matin. En hausse de 12,74% à 26,10 euros peu avant 10h00, le titre évolue à un plus haut niveau depuis avril dernier alors que le groupe, créé en 2008, a franchi une étape longuement attendue: la première vente d'une de ses prothèses.
"Il s'agit d'une étape majeure, qui ouvre une nouvelle page du développement de la société", souligne l'entreprise, qui lors de son introduction en Bourse espérait cette étape pour 2013.
Carmat a obtenu en décembre 2020 le marquage CE en tant que dispositif de transition ("bridge-to-transplant") pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque biventriculaire terminale ne pouvant bénéficier d’une thérapie médicale maximale ou d’un dispositif d’assistance ventriculaire gauche (LVAD), qui sont susceptibles de recevoir un greffon humaine dans les 180 jours suivant l’implantation. Cela lui donne le droit de commercialiser sa prothèse non seulement dans l'Union européenne, mais également dans d'autres pays reconnaissant ce marquage (comme la Russie par exemple).
Si l'entreprise concentre ses efforts de commercialisation sur l'Allemagne, un marché particulièrement important (avec la France, ces deux pays représentent aujourd'hui 55% du marché des dispositifs d’assistance circulatoire mécanique dans l’Union européenne), elle a aussi de façon plus opportune étendue sa prospection à l'Italie et aux Pays-Bas.
De fait, c'est donc au centre hospitalier de Naples Azienda Ospedaliera dei Colli qu'a été réalisée l'implantation de la première prothèse commercialisée, par les soins de l'équipe du docteur Ciro Maiello.
En Allemagne, où la première vente était initialement attendue au deuxième trimestre, cinq hôpitaux sont d'ores et déjà formés par Carmat et sélectionnent actuellement des patients pour une implantation. "Plusieurs dossiers patients sont en cours d'analyse par ces hôpitaux, avec le support de Carmat, dont les équipes resteront mobilisées tout l'été afin d'assurer la continuité du lancement commercial d'Aeson", souligne la société.
En France, les premières ventes doivent être réalisées le cadre de l’étude EFICAS, dont les conditions ont été discutées avec la HAS et les autorités budgétaires l'an dernier, ce qui a abouti à la prise en charge de la prothèse dans le cadre du forfait innovation.
Outre le "bridge-to-transplant", Carmat vise également pour l’indication de thérapie de destination, c'est-à-dire une prothèse destinée à soutenir le patient jusqu'à la fin de sa vie. Pour cela, le groupe met en avant la supériorité de sa prothèse Aeson (le nom renvoie au héros de la mythologie grecque Æson, ramené à la vie et rajeuni par Médée) par rapport aux modèles de cœur artificiel total (TAH) existants. Le cœur de Carmat est aujourd'hui le seul au monde présentant des caractéristiques d'hémocompatibilité (les surfaces en contact avec le sang sont constituées de matériaux hémocompatibles pour réduire les risques thromboemboliques), d'autorégulation (le débit s’adapte de manière immédiate et automatique aux besoins métaboliques du patient en fonction de ses activités) et de pulsatilité (le flux sanguin se rapproche de celui produit par un cœur naturel afin d'éviter d'abîmer les vaisseaux) qui en font une véritable thérapie physiologique de remplacement cardiaque.
Parallèlement au démarrage de la commercialisation, l'entreprise souligne l'enjeu que représente la montée en cadence de la production. "Notre défi n’est pas de créer la demande, mais d’y répondre. Nous devons donc être capables d’augmenter très significativement le nombre de cœurs Aeson sortant de notre usine de Bois d’Arcy, avec le concours de nos très nombreux fournisseurs et sous-traitants. À plein régime, nous devrions être capables de produire 350 à 400 prothèses par an, ce qui sera sans doute suffisant durant les premières années commerciales, mais devra évoluer par la suite", a indiqué le directeur général Stéphane Piat au terme de l'exercice 2020.
En termes financiers, Carmat estime disposer au rythme prévisible des dépenses d'une visibilité jusque mi-2022 (sans usage de la ligne de financement Kepler-Cheuvreux, disponible jusqu’à fin septembre).
Guillaume Bayre - ©2021 BFM Bourse
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