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Covid-19 : la BCE s'inquiète des conséquences économiques du variant Delta - Le Monde

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, lors du sommet de l’Union européenne, à Bruxelles, le 25 juin 2021.

Dans le monde policé des banquiers centraux, les changements se font toujours à pas feutrés. Ils n’en sont pas moins déterminants, surtout depuis que les grands instituts monétaires tiennent l’économie mondiale à bout de bras. Jeudi 22 juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a organisé la première réunion suivant la révision de sa stratégie, dévoilée le 8 juillet.

L’institution avait promis une communication plus claire, autour d’une cible d’inflation plus lisible. Résultat ? Une évolution, mais pas une révolution. « La BCE a versé du vieux vin dans une bouteille pas vraiment neuve », juge Carsten Brzeski, économiste chez ING, visiblement peu déçu. « Presque rien n’a changé. » Du moins, à première vue.

De fait, l’institut de Francfort a maintenu ses taux directeurs inchangés, à 0 % pour le principal taux et à – 0,5 % pour le taux de dépôt, ce qui revient à taxer les dépôts que les banques laissent à la BCE au lieu de les injecter dans l’économie. La présidente de l’institution, Christine Lagarde, a également confirmé que les rachats de dettes publiques soutenant les Etats allaient se poursuivre. Ceux du programme d’achat d’actifs classique, tout comme ceux du programme d’urgence de 1 850 milliards d’euros lancé en réponse à la pandémie de Covid-19. L’institut de Francfort s’est engagé à maintenir celui-ci « jusqu’à fin mars 2022 » et dans tous les cas, jusqu’à ce qu’il estime que la crise liée au nouveau coronavirus est terminée.

La BCE a également modifié légèrement sa communication sur les actions à venir – la forward guidance en anglais. Elle a clairement indiqué qu’elle soutiendrait l’économie européenne aussi longtemps qu’il le faudrait. « Avec patience », a insisté Christine Lagarde, autrement dit sans retirer trop prématurément ses aides, ce qui pourrait briser la reprise. La BCE risque d’autant moins de le faire qu’en révisant sa stratégie, le 8 juillet, elle a ôté l’ambiguïté quelque peu attachée à son mandat depuis sa création.

« Sale temps pour les faucons de la BCE » 

Jusqu’ici, en effet, sa mission était de cibler une inflation à un « niveau proche, mais inférieur à 2 % ». Une formulation complexe, pour ne pas dire alambiquée, à l’origine adoptée pour rassurer la Banque centrale allemande, la Bundesbank, inquiète à l’idée de voir les prix déraper. Désormais, l’objectif de 2 % de la BCE est dit « symétrique ».

Ça n’a l’air de rien, mais cela signifie qu’elle a désormais les coudées franches pour soutenir l’économie tant qu’elle ne sera pas convaincue que l’indice des prix a durablement atteint les 2 %, signe d’une bonne santé de l’économie. Quitte à tolérer qu’il franchisse quelque temps ce seuil, ce qui, auparavant, était impossible. « Or, comme ses projections tablent sur une inflation à 1,4 % en 2023, il ne fait guère de doute qu’elle n’augmentera pas ses taux avant 2024 », souligne Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management.

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