Publié le 4 oct. 2021 à 14:41Mis à jour le 4 oct. 2021 à 15:09
Le commerce mondial de marchandise ne s'est jamais aussi bien porté. Au regard des chiffres du premier semestre, il a même « dépassé son pic d'avant la pandémie » du Covid-19 a indiqué l'Organisation mondiale du commerce (OMC), lundi.
Résultat, les économistes de l'Organisation ont revu à la hausse leurs prévisions par rapport à celles qu'ils avaient établies en mars dernier . Le volume du commerce mondial des marchandises devrait croître de 10,8 % cette année avant de légèrement ralentir l'année prochaine, à 4,7 %.
Ce formidable rebond s'explique principalement par l'effondrement de l'année précédente, où le commerce avait touché le fond au deuxième trimestre. Avec un niveau de référence très bas, la croissance en glissement annuel a atteint 22 % au deuxième trimestre de 2021. Mais le chiffre devrait revenir à 10,9 % au troisième et à 6,6 % au quatrième trimestre, avertit l'Organisation.

Le volume du commerce de marchandises a dépassé son pic d'avant crise du Covid.OMC
Reste que cette reprise actuelle est inégale. Les pays développés, forts de leurs plans de relance budgétaire et monétaire et de leurs campagnes de vaccination font mieux que les pays en développement et les pays les moins avancés, a pointé la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala. « L'accès inéquitable aux vaccins aggrave la divergence économique entre les régions. Plus longtemps l'iniquité vaccinale persistera, plus on court le risque que n'apparaissent des variants encore plus dangereux du Covid-19, ce qui enrayerait les progrès sanitaires et économiques accomplis jusqu'à présent », a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse.
Inquiétudes inflationnistes
La croissance du commerce des marchandises devrait ralentir au cours des prochains mois. « Des problèmes du côté de l'offre comme la pénurie de semi-conducteurs et le retard accumulé dans les ports pourraient tendre les chaînes d'approvisionnement et peser sur les échanges dans certains secteurs », souligne l'Organisation. « La catégorie des circuits intégrés n'affiche pas une telle baisse. Il est possible que les circuits intégrés aient été orientés davantage vers d'autres utilisations (comme l'électronique grand public) pendant la pandémie, ce qui a limité les disponibilités pour les applications de l'industrie automobile quand la production s'est redressée », observe l'OMC.
« L'incendie d'usine à Taïwan, des fermetures en Malaisie, de mauvaises conditions météo au Texas ont perturbé la production des semi-conducteurs », a commenté Robert Koopman, l'économiste en chef de l'OMC. Les fabricants d'ordinateurs et de téléphone portable ont représenté une forte demande de semi-conducteurs. « Parallèlement l'industrie automobile avait anticipé une baisse du marché durant la pandémie. Mais, avec la reprise, ces mêmes producteurs restent sur leur faim », a-t-il expliqué.
Incertitude sur l'investissement
Autre inquiétude : les tensions sur les prix. « Les risques à envisager sont notamment des pics d'inflation, un allongement des délais portuaires, des tarifs de transport plus élevés », précisent les économistes de l'OMC. Ces tensions sur les prix ne devraient « durer qu'un temps. Néanmoins, si les anticipations inflationnistes devaient se confirmer, les banques centrales pourraient juger nécessaire de resserrer la politique monétaire plus tôt qu'attendu », avance encore l'OMC. Le volume du commerce en pâtirait inéluctablement.
Pour l'avenir, le gendarme du commerce mondial s'attend à une nette modération de la croissance des échanges. Il va retourner à sa tendance de long terme qui était la sienne avant la pandémie. D'une manière générale, le rebond observé cette année est largement dû à un sursaut de la consommation des ménages aidé en cela par les plans de relance.
Pour Robert Koopman, tout dépendra de l'activité des entreprises et du climat des affaires. « L'investissement est la grande locomotive du commerce mondial. Or, le manque d'investissement a expliqué la faible croissance du commerce que nous avons connue avant la pandémie », a-t-il détaillé. L'histoire va-t-elle se répéter ? Dans les pays industrialisés, des plans d'investissement public (Etats-Unis, France, etc.) sont prêts à être engagés pour prendre le relais des plans de relance.
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