
Après une année 2021 très compliquée pour le groupe français, le conseil d'administration a acté le changement de gouvernance.
L'année 2021 s'achèvera sous le signe d'une nouvelle direction pour Atos. Le conseil d'administration du groupe informatique français a acté mercredi le remplacement d'Elie Girard par Rodolphe Belmer, jusque-là directeur général d'Eutelsat. Il arrivera à son nouveau poste en fin d'année. Atos devait présenter, juste après la clôture de la Bourse de Paris, son chiffre d’affaires pour le troisième trimestre d'une année 2021 qui s'est révélée très compliquée. L'accumulation de déboires et l'absence de retour à la croissance pour cette année avaient instillé doute et mécontentement depuis des mois chez ses investisseurs : après une chute de plus de 40% de la valorisation boursière, Atos avait été sorti de l'indice phare parisien CAC 40 en septembre.
La descente aux enfers avait commencé en janvier avec le projet éventé d'un potentiel rachat de l'américain DXC pour 10 milliards de dollars. Le dossier a été vite refermé, mais le marché n'a pas compris pourquoi le groupe français - qui cherche à se repositionner vers des secteurs à fort de croissance - était prêt à miser si gros sur cet américain en restructuration avec un lourd héritage d'activités en déclin.
Défiance des investisseurs
Le 1er avril - et ce n'est pas un poisson - Atos avertissait les marchés financiers de réserves émises par les commissaires aux comptes, suite à des erreurs comptables et des faiblesses dans le contrôle interne constatées sur deux entités légales aux États-Unis. L'impact sera au final beaucoup plus grave sur le plan de l'image d'Atos que sur son activité.
Signe ostensible de la défiance existante des investisseurs, les actionnaires refusent d'approuver les comptes consolidés lors de l'assemblée générale annuelle. L'affaiblissement boursier qui se poursuit fait planer la crainte d'une OPA, avivée en mai par l'étrange et bref épisode d'un investisseur fantôme prétendant, sans fondement, avoir franchi les 5 % du capital de la société. L'affaire est une blague, mais ne fait rire personne.
Accélérer le renouveau
En juillet, nouvelle douche froide : Atos avertit qu'il ne renouera pas avec la croissance en 2021 comme il l'escomptait encore fin avril. La bascule des clients vers le cloud public est plus rapide que ce qu'Atos avait prévu, et le poids de ses activités historiques déclinantes pèsent trop lourd pour lui permettre d'aller suffisamment de l'avant.
L'arrivée de Rodolphe Belmer à la tête d'Atos doit incarner une page qui se tourne. Le nouveau directeur général, qui a aussi dirigé Canal +, aura la charge d'accélérer le renouveau d'un groupe en pleine transformation. D'un côté, Atos cherche des partenaires pour se soulager de la charge de ses activités historiques. Et de l'autre, il doit mettre les bouchées doubles pour se concentrer ses activités en croissance : le cloud, la cybersécurité, le digital et la décarbonation.
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