
Avec l’hiver, la France entre dans une période critique pour son approvisionnement en électricité. Et cette année plus que les autres. Sur 56 réacteurs nucléaires, 15 sont en effet à l’arrêt (treize pour maintenance ou rechargement de combustibles, deux disponibles mais non connectés au réseau – un réacteur de la centrale de Belleville (Cher) devant être reconnecté ce jeudi), indique EDF, qui a repéré des défauts sur des équipements critiques de certaines centrales. S’il n’y a pas de risque immédiat sur la fourniture de courant, sa filiale Réseau de transport d’électricité (RTE) a présenté, jeudi 30 décembre une actualisation de son « diagnostic » de novembre, qui plaçait les prochains mois sous « vigilance particulière ».
« Nous avons relevé le niveau de vigilance pour janvier, même si les conditions météorologiques sont favorables pour les premiers jours du mois, où le risque de recours à des moyens exceptionnels, voire à des délestages est très faible, précise Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge de la stratégie et de la prospective du gestionnaire des 100 000 kilomètres de lignes à haute tension. Nous sommes devant deux crises imbriquées : la situation sur le marché européen, avec des prix du gaz et de l’électricité très élevés, qui va durer ; et la situation propre à la France, qui doit faire face à la faible disponibilité de son parc nucléaire. »
Baisse structurelle
Cette baisse de disponibilité est structurelle, notamment en raison des visites décennales de plusieurs mois, préalables à toute décision de prolongation des centrales au-delà de quarante ans par l’Autorité de sûreté nucléaire. Or de nombreux réacteurs mis en service à la fin des années 1970 et au début des années 1980 sont dans ce cas. Mais à ces check-up complets s’ajoute l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19, qui a contraint l’exploitant à décaler le planning de ce « grand carénage » sur 2021-2022.
Enfin, EDF a annoncé, le 15 décembre, l’arrêt ou la prolongation de l’arrêt de Civaux (Vienne) et de Chooz (Ardennes), ses quatre plus grosses tranches (1 450 mégawatts chacune). Elle a détecté des défauts dans la tuyauterie du circuit d’injection de sécurité (eau borée) de certains de ces réacteurs, les derniers mis en service à la fin des années 1990. A eux seuls, ils alimentent environ 5 millions de personnes. La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a demandé à EDF des mesures pour « renforcer à court terme la sécurité d’approvisionnement » et de conduire « un audit indépendant sur la maîtrise industrielle et l’optimisation des arrêts de réacteurs à moyen terme ».
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