
Par Sudouest.fr avec AFP
Place au sac en papier ou au fourreau en carton : à partir du 1er janvier, plusieurs fruits et légumes frais ne pourront plus être emballés dans du plastique, obligeant les industriels à s’adapter.
Ce grand changement s’impose dès le 1er janvier à divers produits, comme les pommes, vendus dans des contenants de moins de 1,5 kilogramme, mais des tolérances courront jusqu’en 2026, notamment pour les fruits rouges, plus fragiles.
Pointant des coûts « insurmontables » imposés à de petites structures, Laurent Grandin, président de l’interprofession des fruits et légumes Interfel, relève que les producteurs vont devoir continuer à utiliser du plastique pour conserver les marchés étrangers qui l’emploient, notamment l’Angleterre, « principal débouché en pommes conditionnées ».
De 20 % à 30 % plus cher
Chez Pomanjou, le pas a déjà été franchi depuis trois ans. Le producteur annuel de 35 000 à 40 000 tonnes de pommes dans le Val-de-Loire avait acquis de sa propre initiative deux machines pour passer au 100 % carton. Mais, avec des appareils à « plus de 100 000 euros » et des emballages « 20 % à 30 % plus chers », le responsable Arnaud de Puineuf déplore l’impact « assez fort » de l’abandon du plastique : « c’est toujours nous qui supportons les coûts mais, en contrepartie, il n’y a pas de hausse du prix de vente ».
Encore faut-il savoir par quoi remplacer le plastique. M. Grandin déplore que « la loi (ne se soit) pas intéressée aux substituts », d’autant plus que les étiquettes non compostables apposées directement sur les aliments seront bannies elles aussi le 1er janvier.
Le groupe Casino (Monoprix, Supermarchés Casino…) a mis en place dans plusieurs enseignes la vente de tomates en vrac dans un contenant cartonné. Des filets de cellulose ou des sachets en papier sont aussi proposés. « Les fournisseurs ont travaillé bien en amont » et « il ne va rien se passer dans la nuit du 31 décembre », anticipe une porte-parole du groupe.
Le décret prévoit de plus un délai de six mois pour « permettre l’écoulement des stocks d’emballages ».
Des recours déposés
Les sociétés d’emballages en plastique disent avoir été prises de court par le décret du 8 octobre, notamment par l’interdiction du plastique issu du recyclage. « On a des adhérents […] qui vont devoir arrêter toute leur activité d’emballage de fruits et légumes, alors même qu’ils travaillent depuis plusieurs années à trouver des alternatives », constate l’association de fabricants Elipso.
Avec le groupe Polyvia, les deux organisations ont déposé le 10 octobre un recours auprès du Conseil d’État pour contester une « distorsion » du marché européen, cette interdiction du plastique s’appliquant uniquement sur les lieux de vente français. Thierry Charles (Polyvia) souligne également que l’interdiction des polymères ne concerne que les lieux de vente, pas le transport des marchandises, qualifiant la décision de « tartufferie ».
Des recours ont également été déposés auprès du Conseil d’État par l’organisation Plastalliance, Interfel et la Fédération française de la coopération fruitière légumière et horticole.
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