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Au Sénat, Bernard Arnault se dépeint en bienfaiteur de la presse - Le Monde

Bernard Arnault avant son audition devant la commission d’enquête sur la concentration dans les médias, au Sénat, à Paris, le 20 janvier 2022.

Les médias pour Bernard Arnault ? Presque une œuvre de bienfaisance. Le milliardaire du luxe, qui était auditionné, jeudi 20 janvier, par la commission d’enquête sur la concentration dans les médias, a longuement été interrogé sur les raisons qui l’ont conduit à investir dans la presse. Même s’ils ne représentent qu’une goutte d’eau au sein de l’empire LVMH, ses principaux journaux, Les Echos et Le Parisien, n’en demeurent pas moins de véritables outils d’influence.

Mais, à l’image de Vincent Bolloré la veille, le président du groupe de luxe a produit ses meilleurs efforts pour s’en tenir à distance. « L’objectif pour nous, c’est que ces entreprises réussissent à devenir rentables », a-t-il avancé pour seule explication à son intérêt pour le secteur, parlant même de « mécénat ». Egalement dans son escarcelle, Investir, Radio Classique, et des participations dans Challenges, Lagardère et L’Opinion, soit autant d’activités qu’il a qualifiées de « sujet assez marginal » pour lui et son groupe. Sans lui, « certains » de ces titres (des « activités déficitaires », « faibles en valeur absolue ») n’auraient pas survécu.

Son aventure dans La Tribune, rachetée en 1993, illustre pourtant l’histoire autrement. A l’époque, Bernard Arnault n’est pas le milliardaire d’aujourd’hui, et posséder un journal fait partie de la panoplie de tout industriel en quête de respectabilité. Il jette donc son dévolu sur ce Petit Poucet de la presse économique. Puis, en 2007, il s’offre à prix d’or le numéro un, Les Echos, cédés par Pearson, et vend alors La Tribune. En grande difficulté financière, le quotidien est placé en liquidation judiciaire en 2012.

« Aucune relation économique avec les pouvoirs publics »

Mais plutôt qu’une recherche d’influence, Bernard Arnault a préféré présenter ses aventures de presse comme des opportunités venues à lui. Ainsi, en 2020, il a été sollicité par Claude Perdriel pour racheter 40 % du groupe Challenges, et par Arnaud Lagardère, qui faisait face au fonds activiste Amber Capital. « Il m’a demandé si j’étais prêt à participer à sa société en commandite », a-t-il tenté de retracer, faisant mine d’essayer de « ne pas se tromper ». Difficile pour lui d’ignorer que, dans le monde des affaires, il se murmurait qu’il avait volé au secours de Lagardère pour éviter à Europe 1, au JDD et à Paris Match de tomber dans les mains de Vincent Bolloré, une crainte d’Emmanuel Macron. « Notre groupe n’a aucune relation économique avec les pouvoirs publics », a tenu à préciser ce proche du président de la République.

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