
Face à une crise européenne de l’énergie sans précédent, le gouvernement français fait valoir « des mesures exceptionnelles ». Malgré la flambée des cours de l’énergie et dans un contexte de poussée inflationniste, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a confirmé jeudi 13 janvier au soir, à trois mois de l’élection présidentielle, que la hausse du tarif réglementé de vente de l’électricité serait bien limitée à + 4 % (toutes taxes comprises) en février (au lieu de… 44 % hors taxe sans intervention de l’Etat).
Autrement dit le « tarif bleu », auxquels sont abonnés près des trois quarts des ménages, et sur lequel se base aussi la concurrence. Objectif : « préserver le pouvoir d’achat des Français ».
Première mesure, prévue depuis l’automne 2021 et la promesse d’un « bouclier tarifaire » : la réduction de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité, soit une perte fiscale d’environ 8 milliards d’euros.
Deuxième mesure, mal anticipée à cause de l’affolement des cours : EDF devra « brader » en 2022 encore plus d’électricité nucléaire à ses concurrents. Il s’agira de 120 térawattheures (TWh), contre 100 les années précédentes. Ce surplus aura un coût pour le fournisseur historique, dont l’Etat est toujours l’actionnaire majoritaire : entre 7,7 et 8,4 milliards d’euros en moins sur son excédent brut d’exploitation. Effet immédiat, l’action chutait de plus de 20 % à l’ouverture de la Bourse vendredi 14 janvier.
Conséquence de la libéralisation européenne, EDF a obligation de vendre à prix fixe une part de son volume d’électricité nucléaire. Pour l’entreprise, ce motif de vive contrariété s’appelle l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Depuis 2012, le prix figé était de 42 euros du mégawattheure. En 2022, il passera à 46,20 euros. Une petite contrepartie pour l’électricien. Bien en deçà cependant du marché de gros actuel : 274 euros l’unité, jeudi à 18 heures, par exemple.
Ce dispositif d’accès régulé est censé disparaître à la fin de l’année 2025. Le temps, en théorie, de permettre aux fournisseurs alternatifs de se déployer. En pratique, ces derniers profitent surtout de la possibilité de s’approvisionner en électrons… sans même avoir à les produire par eux-mêmes. « Ils bénéficient de la rente accumulée par les investissements publics réalisés ces cinquante dernières années. Il s’agit d’une aberration complète », critique l’économiste français Christophe Ramaux, maître de conférences à l’université Paris-I.
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