
Publié le 19 janv. 2022 à 17:48Mis à jour le 19 janv. 2022 à 19:06
Une hausse de 4 % au lieu de… 44,5 % ! La hausse du tarif bleu d'EDF, qui concerne 70 % des abonnés à l'électricité, aurait été dix fois plus importante le 1er février prochain sans l'intervention de l'Etat pour limiter la flambée. La Commission de régulation de l'électricité (CRE) a dévoilé ses calculs très attendus ce mercredi.
Elle propose une hausse de 44,5 % hors taxe. Cette augmentation qui ne s'appliquera pas tient compte en particulier du renchérissement du prix de l'électricité nucléaire à bas prix fournie aux concurrents d'EDF de +7,7 %. Elle passe en effet de 42 euros à 46,20 euros le mégawattheure pour les volumes additionnels décidés par le gouvernement la semaine dernière.
330 euros par an
Mais c'est surtout le complément que les fournisseurs doivent acheter sur les marchés dont les prix flambent, en raison de la crise énergétique qui frappe l'Europe depuis la fin de l'été, qui aurait fait grimper fortement le tarif bleu : + 41,6 %. La CRE précise avoir, un temps, envisagé de raccourcir la période prise en compte pour évaluer le coût de ce complément pour les fournisseurs. Mais elle a finalement décidé de maintenir sa formule originale, notamment parce que les volumes d'électricité nucléaire à bas prix viendront « limiter l'effet sur les consommateurs de la crise des prix de l'énergie », écrit-elle dans sa délibération.
Une telle flambée du tarif réglementé de vente aurait été difficile à supporter, et c'est pourquoi le gouvernement a décidé d'intervenir. En moyenne, « en l'absence de mesures, la hausse serait de 330 euros par an pour un client résidentiel et de 540 euros par an pour un client professionnel », a calculé la CRE.
En limitant l'augmentation tarifaire à 4 %, la facture moyenne d'un ménage n'augmentera « que » de 38 euros sur un an, celle d'un professionnel de 60 euros par an. La CRE rappelle que les tarifs réglementés ont augmenté de 2,1 % en 2021, « soit une hausse inférieure à l'inflation constatée ».
Des mesures suffisantes
Pour maintenir le tarif bleu à 4 %, le gouvernement a dans un premier temps annoncé son intention de baisser au maximum la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE). A elle seule, cette mesure dont le coût a été évalué à près de 8 milliards d'euros, permet de répondre à une augmentation du tarif jusqu'à 20,04 % TTC pour les ménages.
En plus de cette mesure, l'Etat a décidé de faire appel à EDF pour qu'il fournisse plus d'électricité nucléaire à bas coût à ses concurrents. Cette décision devrait peser entre 7,7 et 8,4 milliards d'euros sur les comptes de l'électricien français. Ce dernier s'est ému de son traitement, et le gouvernement lui a assuré son soutien. Ces deux mesures mises bout à bout doivent permettre au gouvernement de couvrir une hausse jusqu'à 35 % TTC du tarif bleu. Ce qui semble correspondre au chiffre de 44,5 % hors taxe annoncé par la CRE.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "La facture d'électricité des Français aurait dû flamber de 45 % le 1er février - Les Échos"
Post a Comment