
Tout n’est pas rose dans l’univers de la French Tech. Au moment où la France et le gouvernement se vantent de compter, chaque semaine, une nouvelle « licorne » de plus, ces start-up valant plus de 1 milliard de dollars (896 millions d’euros), Sigfox, vedette de la technologie française au milieu des années 2010, bat de l’aile. La société spécialisée dans les réseaux pour objets connectés a été placée, mercredi 26 janvier, en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Toulouse. Sa dette s’élève à 153 millions d’euros, dont 118 millions de dettes financières.
La période d’observation de six mois accordée par le tribunal « doit permettre d’identifier, grâce à la mise en œuvre d’un plan de cession, de nouveaux acquéreurs ayant la capacité d’œuvrer pour le développement à long terme de Sigfox, et de proposer un maintien des emplois », explique la société dans un communiqué. Installé à Labège (Haute-Garonne), près de Toulouse, Sigfox emploie environ 300 personnes, dont 250 en France. La société viserait de préférence un repreneur industriel, intéressé par sa technologie maison.
Cocréée en 2009 par Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet, Sigfox était l’initiatrice d’un réseau de télécoms dit « 0G ». Son principe : des fréquences basses qui permettent de connecter des objets (palettes de transport, appareils de mesures…) avec une faible consommation d’énergie et de bande passante.
300 millions d’euros levés au total
Mais Ludovic Le Moan voulait frapper fort : un réseau mondial, sinon rien, ce qui nécessitait d’importantes ressources financières. Sigfox, qui rêvait ouvertement à une entrée en Bourse, a levé, au total, près de 300 millions d’euros auprès d’investisseurs de renom : Bpifrance, la Banque européenne d’investissement (BEI), les fonds d’investissement Idinvest, Partech ou Elliott.
Des industriels ont été séduits, comme Total, par le biais de son fonds de capital-risque Total Energy Ventures, Intel ou bien Horizon, la société d’investissement d’Henri Seydoux, fondateur du fabricant de drones Parrot et fils de Jérôme Seydoux (Pathé). La société s’était également constitué un conseil d’administration prestigieux, avec, à sa tête, Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente du directoire d’Areva.
Mais cela n’a pas suffi. Alors que Sigfox a dépensé son argent pour construire son réseau en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, complété par des accords avec des partenaires locaux dans 75 pays, les clients n’ont pas suivi, pas suffisamment, en tout cas, pour couvrir les frais d’exploitation.
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