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Cac 40 : L'inquiétude au sujet de l'Ukraine monte de plusieurs crans, la Bourse de Paris plonge - BFM Bourse

(BFM Bourse) - L'avertissement par la Maison-Blanche qu'une invasion de l'Ukraine par la Russie pouvait survenir à tout moment a plombé Wall Street vendredi soir. Les marchés européens, qui espéraient encore en la diplomatie jusqu'ici, flanchent à leur tour lundi matin.

L'évocation vendredi par le président des Etats-Unis de la menace d'une attaque imminente de la Russie fait chuter de plus de 3% les principaux indices européens lundi en début de séance, après avoir déjà provoqué un net repli des indices américains vendredi en clôture (-1,9% sur le S&P 500, -2,8% sur le Nasdaq). Vers 09h50, le CAC 40 abandonne 3,27% à 6.782,51 points, tandis que le Dax allemand, l'Ibex madrilène ou le FTSE MIB milanais reculent également d'au moins 3% (le FTSE 100 britannique ne perdant "que" 1,75%), dans un contexte réimmiscent de la chute survenue il y a tout juste quatre semaines.

Selon la Maison-Blanche, l'armée russe est désormais prête à envahir l'Ukraine à tout moment si le président Vladimir Poutine le décide. Les Américains y résidant encore sont donc appelés à quitter le pays sans délai. "Si une attaque russe contre l'Ukraine intervient, celle-ci commencera probablement par des bombardements aériens et des tirs de missiles qui pourraient évidemment tuer des civils, quelle que soit leur nationalité. Une invasion terrestre dans la foulée impliquerait l'emploi d'une force massive. Sans pratiquement aucun préavis, les communications pour organiser un départ pourraient être coupées et les voies commerciales interrompues", a précisé Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale auprès du président Joe Biden.

La porte des discussions n'est pas totalement fermée, avec notamment une visite du chancelier allemand prévue cette semaine d'abord à Kiev puis à Moscou, mais il n'y a aucun signe tangible de progrès dans la voie diplomatique. Au contraire, l'évocation concrète des circonstances d'une attaque, et l'assurance que les Etats-Unis et leurs alliés y répondraient de manière "décisive", remet les investisseurs face à un risque qu'ils avaient jusqu'ici relativisé. La semaine dernière, le CAC 40 avait même fugacement effacé la totalité de ses pertes depuis le début de l'année, en dépit d'une nouvelle jauge de l'inflation supérieure aux attentes.

Désormais, l'indice parisien accuse 5% de baisse par rapport à la fin 2021, rejoignant le plus bas touché il y a quatre semaines, lorsqu'il avait subi une chute de près de 4% déjà à cause des tensions géopolitiques en Ukraine... avant de remonter peu à peu la pente.

La remontée du risque géopolitique, ou du moins la remontée de la perception de ce risque (dont il est permis de penser qu'il n'avait pas franchement diminué au cours des quatre dernières semaines), s'ajoute par ailleurs aux préoccupations vis-à-vis de l'inflation et de son impact sur la politique des banques centrales. L'agenda de la semaine reste d'ailleurs chargé de ce côté

"Dans notre scénario central, nous pensons toujours que les efforts diplomatiques finiront par aboutir à un apaisement des tensions. Cela peut prendre plusieurs mois, au cours desquels la possibilité de poussées comme celle que nous vivons aujourd'hui restera élevée. Mais nous pensons que les deux parties finiront par conclure que le coût économique et politique d'un conflit n'en vaudrait pas la peine : pour la Russie, des sanctions plus sévères de la part de l'Occident affecteraient lourdement à ses perspectives de croissance à long terme et l'opinion publique pourrait se détériorer rapidement, ainsi que l'illustrent les manifestations en Biélorussie en 2020, en Russie début 2021 et au Kazakhstan cette année", évaluent les stratégistes d'UBS. "L'Union européenne subirait également des conséquences importantes, étant donné que la Russie représente près de 40% de ses importations de gaz et 30% de celles de pétrole. Quant aux États-Unis, la situation européenne détournerait l'attention des plans du président Joe Biden pour revigorer l'économie américaine, dans un contexte de baisse de sa cote de satisfaction et de prix de l'énergie déjà élevés".

Cela dit, "une escalade militaire et l'imposition de nouvelles sanctions à la Russie demeurent un risque : les calculs économiques et politiques n'ont pas toujours empêché les conflits" reconnaît UBS. Cependant, même en cas d'attaque, les flux d'énergie pourraient ne pas subir de grosse perturbation, dans la mesure où le secteur énergétique est essentiel à l'économie russe (près de 20 % du PIB et 40% des recettes fiscales en 2019). Aussi "une interruption prolongée des exportations d'énergie vers l'Europe nuirait considérablement à l'économie russe". Possible en cas de conflit, une interruption prolongée des exportations d'énergie apparaît donc moins probable.

Passé un pic à plus de 96 dollars, le contrat à terme sur le baril de Brent revenait d'ailleurs à 94,36 dollars lundi matin (-0,08%), tandis que le baril de brut texan WTI s'échangeait à 93,02 dollars (-0,09%).

Sur le marché des changes, le billet vert bénéficiait de son statut de valeur refuge, entraînant un recul de 0,3% de l'euro à 1,1316 dollar.

Au sein du marché parisien, le regain brutal d'aversion au risque pesait sur une très grande majorité de valeurs tous secteurs confondus. Aucun représentant de l'échantillon du CAC 40 ne parvenait à garder la tête hors de l'eau, et seule une poignée de titres sur le reste de la cote évoluait dans le vert, dont un rebond guère attendu de 3% pour Orpea et des progressions de 6,4% et 5,5% pour les biotechs MaaT Pharma et NFL Biosciences, respectivement.

Inversement, Société Générale (-6,45%) accusait la plus forte baisse du CAC du fait de son exposition directe au marché russe via sa filiale Rosbank. Les sociétés à l'activité étroitement liée au cycle économique étaient particulièrement sanctionnées à l'image d'ArcelorMittal (-5,6%), Alstom (-5,4%), BNP Paribas ou Renault (-5,1%), le groupe automobile français étant notamment le leader du marché russe via Avtovaz (Lada).

Guillaume Bayre - ©2022 BFM Bourse

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