Publié le 28 févr. 2022 à 9:29Mis à jour le 28 févr. 2022 à 11:21
Les principales Bourses européennes ont ouvert en forte baisse ce lundi après un week-end marqué par la poursuite des combats en Ukraine. Les nouvelles sanctions économiques visant la Russie et la décision de Vladimir Poutine de placer la force de dissuasion nucléaire russe en état d'alerte de combat ont de nouveau incité les investisseurs à la prudence.
Le CAC 40 a ouvert en nette baisse et abandonnait 2,83 %, à 6.561 points, dans la matinée. Le Dax à Francfort perdait de son côté 2,4 %, effaçant ainsi la majeure partie des gains engrangés vendredi. « Les investisseurs avaient totalement oublié la dégradation violente de la situation en Ukraine et le risque d'escalade entre l'Europe et la Russie », explique Christian Parisot d'Aurel BGC. Désormais, ils doivent s'adapter à une nouvelle réalité.
Les banques à la peine
Le nouveau train de sanctions annoncé ce week-end par l'Union européenne en coordination avec le G7 inclut le gel des avoirs de la banque centrale russe hors de Russie, en plus de l'exclusion de la majeure partie des banques russes du système international de messagerie interbancaire SWIFT. Avec ces sanctions, les pays Occidentaux espèrent mettre un maximum de pression sur la Russie. Le rouble a plongé de près de 27 % ce lundi par rapport au dollar, atteignant même un plus bas historique de 119,5 roubles pour un dollar, avant de se reprendre un peu. Et la Bourse de Moscou restera finalement fermée pour la journée, a annoncé la banque centrale russe. Son ouverture avait été retardée dans un premier temps à 15 heures. Les sociétés russes cotées en Europe ont dégringolé dès l'ouverture. A Londres, Sberbank perd les deux tiers de sa valeur et Gazprom s'effondre de plus de 40 %.
Cependant, la stratégie des Occidentaux a des répercussions sur leurs propres marchés, particulièrement du côté des matières premières, ce qui pourrait accélérer la hausse de l'inflation. Les prix du pétrole sont repartis à la hausse ce lundi, le Brent repassant au-dessus des 100 dollars, en hausse de plus 4 %. Le gaz à Rotterdam gagne plus de 17 %.
« A ce stade, le marché pourrait surréagir devant les éventuels risques, notamment sur les prix des matières premières et surtout de leur disponibilité », estime Sebastian Paris Horvitz de La Banque Postale Asset Management. « Il nous faudra attendre quelques jours pour savoir comment ce conflit évolue et comment les sanctions adoptées et la réaction de la Russie à celles-ci pourraient créer un choc sur le complexe des matières premières, notamment sur les prix de l'énergie », prévient-il.
A Paris, les banques étaient particulièrement frappées dans la matinée, avec des baisses de plus de 10 % pour Société Générale, 8,8 % pour BNP Paribas et une chute de 6 % pour Crédit Agricole. Société Générale est particulièrement exposé en raison de sa présence en Russie, via sa filiale Rosbank. Le constructeur automobile Renault, abandonnait de son côté 8.9 %, en raison de ses importants intérêts en Russie, via sa filiale Avtovaz. En revanche, le secteur de la défense était en nette hausse, Thalès gagnant plus de 12 %. TotalEnergies, malgré la hausse du prix des hydrocarbures, perdait plus de 6,7 %. Le producteur français possède notamment une participation dans un producteur de gaz russe.
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