Publié le 21 févr. 2022 à 16:34Mis à jour le 21 févr. 2022 à 18:47
Les marchés financiers continuent de valser au rythme de la partition écrite par Moscou . Les places boursières du Vieux Continent ont connu un nouvel accès de faiblesse ce lundi, suite au regain de tensions au sein des régions séparatistes de Donetsk et de Luhansk en Ukraine.
A Paris, l'indice CAC 40 a clôturé en chute de 2,04 % à environ 6.788 points. Les investisseurs suivent nerveusement les développements en Ukraine : plus tôt dans la journée, l'indice parisien a établi un nouveau point bas depuis le début de l'année, à 6.744 points. Le DAX allemand a quant à lui perdu 2,07 %, tandis que le FTSE britannique reculait de 0,39 %. A Wall Street, fermée pour cause de jour férié, les contrats à terme évoluaient eux aussi nettement dans le rouge.
Crainte d'une crise énergétique
Les bons résultats d'entreprises et le rebond de l'activité consécutif à la fin de la vague épidémique liée au variant Omicron n'ont pas fait le poids face à la dégradation de la situation sécuritaire en Ukraine. La menace d'un conflit armé de grande ampleur aux portes de l'Union européenne continue de tétaniser les investisseurs.
Certes, « historiquement, les baisses de marché dues à des conflits entre nations sont généralement de courte durée », note Mark Haefele d'UBS. Mais les investisseurs craignent un emballement qui « aurait un impact macroéconomique, par exemple en perturbant les flux de pétrole et de gaz vers l'Europe, ou par des contraintes plus larges sur les produits agricoles et les matières premières industrielles », ajoute-t-il.
Le gaz naturel russe est en effet utilisé comme source d'énergie « marginale », c'est-à-dire qu'elle est sert à répondre aux besoins énergétiques européens lorsque les autres sources (nucléaire, renouvelables, charbon) sont déjà utilisées à capacité ou indisponibles, souligne Gilles Moëc d'AXA IM.
« Précisément parce qu'il s'agit de la source marginale nécessaire à la production d'électricité, la demande est inélastique aux variations de prix, ce qui pousse les prix de gros du gaz encore plus haut, aggravant l'effet des inquiétudes concernant l'approvisionnement russe dans le contexte de la crise ukrainienne », explique-t-il.
Panique boursière en Russie
Mais l'Europe ne serait pas la seule à souffrir en cas d'escalade militaire en Ukraine. La Russie ne pourrait pas échapper à des répercussions économiques, que ce soit via des sanctions prises par les Occidentaux ou par la dégradation de ses relations commerciales. Le gaz russe est certes essentiel à la sécurité énergétique européenne, mais les revenus tirés de son exportation sont tout aussi essentiels pour les recettes de l'Etat russe.
Résultat, la Bourse de Moscou sombre alors que les investisseurs se préparent pour le pire. Gazprom a perdu plus de 10 %, tandis que le producteur de pétrole Rosneft chutait de 18 %. L'indice MOEX a plongé de 10 %, alors que l'indice MSCI Russie, plus large et libellé en dollar, s'effondrait de plus de 12 %.
Le prix des emprunts russes chute
Dans les deux cas, il s'agit d'une des chutes les plus brutales des dernières années pour les marchés russes, plus violente que lors de la panique boursière de mars 2020, au début de la pandémie. Les seules séances de plus fortes chutes ont suivi la mise en place de sanctions occidentales suite à l'annexion de la Crimée en 2014 et à l'assassinat de Sergei Skripal au Royaume-Uni par des agents russes, en 2018.
Les tensions sont également visibles sur le marché obligataire. Le rendement des obligations russes à 10 ans a dépassé les 10 % ce lundi près une hausse de 75 points de base sur la séance. En début d'année, il s'élevait à 8,50 %. Face au mouvement de panique sur les actifs russes, le ministère des Finances a renoncé à émettre une nouvelle obligation libellée en roubles mardi.
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