
Pour des raisons de stock, certaines pompes ne seront pas en mesure de proposer la réduction de 15 centimes par litre, au risque de perdre des clients.
C'est une baisse très attendue par les automobilistes. Une remise de 15 centimes par litre sera mise en place à partir du vendredi 1er avril pour une durée de quatre mois. En réalité, elle pourra monter jusqu'à 18 centimes TTC, une différence qui s'explique par le montant de la TVA appliquée dans les différents territoires français. «La TVA étant de 20% sur le continent en Métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre TTC pour le consommateur. Elle sera d'environ 17 centimes en Corse où la TVA est de 13% et de 15 centimes en Outre-mer, où il n'y a pas de TVA sur les produits pétroliers», détaille le ministère de la Transition écologique.
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Mais toutes les stations-service ne seront pas en mesure d'appliquer la réduction. Et pour cause, elles doivent d'abord vider leurs cuves pour se réapprovisionner avec du carburant vendu moins cher. En effet, ce ne sont pas les stations mais leurs fournisseurs qui appliquent la baisse de 15 centimes. Le carburant qu'elles vont leur acheter sera donc déjà à un prix remisé, contrairement à celui qui se trouve actuellement dans leurs cuves. Ce n'est qu'une fois tout ce stock écoulé qu'elles pourront se fournir à nouveau à un meilleur prix.
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Tout dépend donc de leur capacité à écouler rapidement leur carburant. «Cela peut prendre entre deux jours et, dans les cas extrêmes, trois semaines. C'est une question de débit : une station-service qui n'a pas beaucoup de clients mettra plus de temps à épuiser son stock contrairement à des stations autoroutières et de grande distribution qui vont pouvoir se réapprovisionner très vite», explique au Figaro Frédéric Plan, délégué général de la fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) qui représente notamment des entreprises de distribution indépendantes. Il craint que les pompes avec moins de passage mettent d'autant plus de temps à écouler leurs stocks qu'elles afficheront un tarif plus élevé que les autres, faute de pouvoir remplir leurs cuves avec du carburant moins cher.
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L'équilibre de la concurrence bouleversé
De manière générale, le syndicat s'inquiète des répercussions sur les pompistes de la grande volatilité des prix. «Les fluctuations de tarifs observées depuis trois semaines et la remise qui sera appliquée à partir du 1er avril bouleversent l'équilibre de la concurrence pénalisant particulièrement les stations indépendantes suburbaines ou rurales», indique Frédéric Plan. «Si vous avez la malchance de vous approvisionner un jour où les prix sont élevés et que la pompe près de la vôtre remplit ses cuves le lendemain alors que les cours ont baissé, elle va pouvoir afficher un prix plus bas» et donc attirer plus de clients, signale-t-il. Un décalage de prix qui «peut atteindre plus de 30 centimes», rendant «invendable» l'essence la plus chère.
Éviter les ruptures de stock
Pour les clients, le geste annoncé par Jean Castex le 12 mars dernier sera signalé par un affichage sur la pompe et sera mentionné sur la facture s'ils en demandent une. Et chez les pompistes qui pourront se targuer d'offrir un carburant 15 centimes moins cher le 1er avril, il faut s'attendre à «d'importantes files d'attente» prédit Franck Plan. D'autant plus qu'il s'agit d'un vendredi «et les réservoirs des automobilistes risquent d'être vides». Mais des mesures spéciales devraient être prises pour éviter toute rupture de stock assure-t-il, mentionnant notamment la possibilité pour les camions-citernes de réapprovisionnement de rouler le dimanche.
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