Fruits, surgelés, pâtes... Le chariot de courses coûte de plus en plus cher (et ce n'est que le début) - BFM Business

Produits frais, pâtes, surgelés... Les panélistes constatent des hausses de prix dans les rayons de la grande distribution et prédisent une fin d'année marquée par des niveaux d'inflation encore bien supérieurs.

Du jamais vu depuis 1985. Ce jeudi, l'Insee a communiqué son estimation de l'inflation pour le mois de mars. Avec une hausse globale des prix de 4,5%, elle atteint sur un an un niveau que la France n'avait plus connu depuis près de 40 ans.

Mais la comparaison s'arrête là. Dans les années 1980, c'était l'ensemble de l'économie qui était au diapason de l'inflation. Prix à la consommation, taux d'intérêt, salaires... Tout augmentait dans ces années-là. Or aujourd'hui, ce sont presque exclusivement les prix de l'énergie qui sont reflétés dans le chiffre de l'inflation.

L'Insee constate que les prix du carburant, du gaz ou encore de l'électricité enregistrent une hausse cumulée de 28,9% sur le mois de mars. Les prix des produits à la consommation connaissent une hausse certes mais qui restent bien plus modérés. +2,8% pour l'alimentation, +2,1% pour les produits manufacturés et +2,3% pour les services.

Autrement dit, l'inflation n'a pas encore totalement pénétré les rayons de nos supermarchés. Mais elle commence à poindre. Si les prix de l'alimentation enregistrent globalement une hausse de 2,8%, les produits frais eux flambent déjà. La hausse atteint 7,2% en mars sur un an, selon l'Insee. La hausse des prix du carburant plombent les agriculteurs qui répercutent déjà des hausses de prix sur les produits non transformés que sont les fruits, les légumes et les poissons.

81% des produits touchés

Il s'agit là de données concernant l'ensemble des circuits de ventes de produits alimentaires (magasins, grandes surfaces, marchés...). En grande distribution, l'inflation est toujours plus contenue. Mais Nielsen observe une accélération tangible sur le mois de mars. Après une année 2021 déflationniste, les prix sont repartis à la hausse en janvier et n'ont cessé depuis de grimper. La hausse atteint 1,26% en mars. Le panéliste indique que 81% des produits ont vu leur prix augmenter sur la période, contre 68% en février.

L'inflation accélère en mars. © Nielsen

Quels produits en particulier? Les pâtes alimentaires principalement, selon Iri, qui subissent la flambée des cours du blé. En moyenne, leurs prix ont progressé de près de 13% en février. Loin devant les desserts surgelés (+5,9%) ou les fruits secs (+ 5,8%).

Le prix des pâte en forte hausse en rayons. © Iri

Comment les prix vont évoluer dans les prochains mois en grande distribution? Le panéliste Iri s'est livré au jeu des projections pour la fin 2022.

"Modérée au premier trimestre, l’inflation grimpe après les négociations commerciales pour atteindre 3% sur le 2 ème trimestre, estiment les analystes de la société dans une étude publiée en mars. L’inflation passe encore un cap au troisième trimestre (conséquences du conflit en Ukraine) et atteint 5%. Au quatrième trimestre l’inflation reste très soutenue."

Des hausses qui vont donc largement entamer le pouvoir d'achat des consommateurs déjà contraints par les prix de l'énergie. Ce qui devrait se traduire par des ventes en baisse dans les magasins. Selon Iri, les Français devraient en volume réduire leurs achats de 1,4% par rapport à l'année dernière. Une année 2021 déjà marquée par un niveau de "déconsommation" historique en volume du fait de la réouverture des restaurants qui avaient été fermés une bonne partie de 2020.

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