CHRONIQUE
Annoncées le 19 avril, les déconvenues de Netflix, qui a vu son portefeuille d’abonnés s’amaigrir pour la première fois depuis 2011 (− 200 000, à peine 0,1 % des 222 millions d’abonnés recensés au trimestre précédent), ont fait perdre à la firme « tudum » –onomatopée inspirée de la virgule musicale qui précède chaque contenu de la plate-forme – 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros) de capitalisation boursière.
Pendant que Wall Street réagissait en vendant massivement les actions de Netflix, les analystes hollywoodiens estimaient que ce premier recul – la firme prévoit une nouvelle baisse, cette fois de 2,5 millions d’abonnés, au troisième trimestre – montrait que les géants du streaming allaient être soumis à leur premier vrai « stress test » depuis la phase d’expansion exponentielle qui a accompagné la pandémie. La « peak TV », cette période d’investissement massif dans la production de séries, qui a vu le budget d’épisodes de Game of Thrones dépasser celui de longs-métrages oscarisés touche peut-être à sa fin.
Cette chronique est consacrée à ce que l’on voit sur les écrans plutôt qu’aux mouvements de capitaux et aux innovations technologiques qui régissent l’industrie du divertissement. Justement, le moment de faiblesse de Netflix aura des conséquences sur nos soirées. Reed Hastings, le président et cofondateur, a annoncé qu’il étudiait une nouvelle formule d’abonnement, moins chère, qui laisserait de la place à la publicité,qu’il honnissait jusqu’ici. Amazon (par le biais de Freevee, nouveau nom d’IMDb TV) et Disney (avec Hulu) ont déjà recours à ce format.
Merveilleux terrain de jeu
Reverra-t-on bientôt ces fondus au noir faits pour ménager un espace aux écrans publicitaires, caractéristiques des séries des grands réseaux américains, que l’hégémonie des chaînes payantes puis des plates-formes avait rendus obsolètes ? C’est peu probable. Les plates-formes sont avant tout des sites connectés qui peuvent devenir un merveilleux terrain de jeu pour l’extraction de données à partir du profil des spectateurs. Les spectateurs de Sex Education ne se verront probablement pas proposer des appareils auditifs.
Des publicités et peut-être, aussi, un seul épisode par semaine. Plusieurs analystes boursiers ont pointé que l’une des faiblesses du modèle Netflix tenait à l’habitude de mettre en ligne toute une saison, d’un seul coup. Pour ceux et celles qui souffrent d’une addiction à Stranger Things ou Bridgerton, il suffit de s’abonner le temps de voir les huit épisodes de sa série préférée et de se désabonner jusqu’à la saison suivante.
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