
La salle Pleyel a sonné creux. A l’intérieur, de nombreux rangs vides. Car, à l’extérieur, environ 250 militants d’associations de défense de l’environnement ont empêché la quasi-intégralité des actionnaires du groupe TotalEnergies (ex-Total) d’entrer dans la salle de concert du 8e arrondissement de Paris, où la compagnie pétrogazière avait convoqué son assemblée générale, mercredi 25 mai au matin – la première à se tenir en présentiel depuis deux ans en raison du Covid-19.
L’opération de désobéissance civile, à l’initiative de diverses organisations non gouvernementales – dont Greenpeace – visait à pousser la major à mettre fin à son expansion dans les énergies fossiles et, en raison de la guerre menée par les troupes russes en Ukraine, à cesser toutes ses activités en Russie. « TotalEnergies investit dans de nombreux projets climaticides, finance les pires régimes et fait des profits record, c’est tellement cynique », dénonce la militante écologiste Camille Etienne, présente lors du blocage. Malgré ce « danger pour le climat, la paix et les droits humains », Emmanuel Macron et le gouvernement « continuent d’apporter leur soutien à l’entreprise », estime Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba et d’ANV-COP21, également impliquée dans cette action.
Dans le viseur des militants figure en particulier l’immense oléoduc Eacop, qui doit être construit entre l’Ouganda et la Tanzanie, et entraînerait d’importantes conséquences pour l’environnement et les populations locales. Plus largement, la major « développe des dizaines de projets et est impliquée dans vingt-quatre bombes carbone », selon l’expression employée par Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, pour désigner des installations qui émettront plus d’un milliard de tonnes de CO2 sur la durée de leur exploitation. Et ce, alors que l’Agence internationale de l’énergie a appelé à ne plus investir dans de nouvelles infrastructures de pétrole ou de gaz, pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et respecter l’accord de Paris.
Des militants invectivés par des actionnaires
Patrick Pouyanné a regretté ces perturbations qui, selon le président-directeur général du groupe, « n’auront pas permis le dialogue et l’échange ». Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des actionnaires invectiver les militants, à coups de « connasse » ou « crève et fais pas chier ».
Ces derniers jours, d’autres activistes ont interpellé, lors d’assemblées générales, les dirigeants du Crédit agricole, d’Amundi, de BNP Paribas, d’Axa ou de la Société générale, afin de les confronter à leur soutien à la major et à son expansion pétrogazière. « Le mouvement climat se structure pour identifier les vrais responsables du chaos climatique », juge Lucie Pinson.
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