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Fin des moteurs thermiques : l'Europe ouvre la porte aux carburants de synthèse - Les Échos

Les discussions ont duré jusque tard dans la nuit de mardi à mercredi, mais les ministres de l'Environnement des Vingt-sept sont finalement parvenus à un accord. Comme la Commission l'avait proposé dans son paquet climat « Fit for 55 » en juillet dernier, les émissions de CO2 des voitures neuves vendues en 2035 devront être réduites de 100 % par rapport à leur niveau de 2021.

En l'état actuel de la technologie, cela revient de facto à interdire les moteurs thermiques à compter de cette date, pour ne plus autoriser que les voitures 100 % électriques, à batterie ou à hydrogène. Réunis à Luxembourg, les ministres se sont toutefois accordés pour reconsidérer la question en 2026 « en tenant compte des développements technologiques », acceptant ainsi de revoir la question des hybrides rechargeables et des carburants de synthèse.

Clause de revoyure

« Nous sommes neutres technologiquement, a commenté Frans Timmermans, le vice-président de la Commission chargé du Pacte Vert, lors d'une conférence de presse pendant la nuit. Certains constructeurs automobiles estiment que les véhicules hybrides pourront nous permettre d'atteindre les objectifs. Pour l'instant ce n'est pas le cas, (...) mais nous évaluerons cette possibilité comme nous nous y sommes engagés, en 2026 ».

De même, le commissaire européen n'a pas fermé la porte aux carburants de synthèse. « Cela ne semble pas réaliste (...), ces carburants semblent exorbitants en termes de coût, mais si les constructeurs nous apportent la preuve du contraire, tant mieux. La balle est dans leur camp, la Commission fera preuve d'un esprit d'ouverture sur ce point », a-t-il déclaré.

La question d'une clause de revoyure en 2026 avait jusqu'à présent été écartée par la Commission Européenne. Mais la ministre de l'environnement allemande, Steffi Lemke, avait proposé mardi un amendement surprise afin que soient autorisés les « carburants neutres en CO2 ». L'utilisation de carburants synthèse, fabriqués à base d'hydrogène et de CO2 capté dans la nature ou issu d'activités industrielles, permettrait de conserver des moteurs à combustion. Mais cette technologie reste coûteuse et énergivore, et n'élimine pas les émissions d'oxyde d'azote (NOx).

Soutenue notamment par l'Italie, l'Allemagne a donc finalement obtenu gain de cause. La position de Steffi Lemke avait été contestée au sein du gouvernement allemand, en particulier par le ministre des finances Christian Lindner. L'Italie avait de son côté milité pour une prolongation de cinq ans des moteurs thermiques, jusqu'en 2040, afin d'adoucir le choc de la transition pour la filière.

Amendement Ferrari

Les ministres des Vingt-sept ont aussi approuvé l'amendement permettant aux véhicules de niche d'être exemptés de contraintes jusqu'à la fin de 2035, que les eurodéputés avaient voté le 8 juin dernier - et parfois baptisé « amendement Ferrari » . Les constructeurs qui vendent moins de 10.000 véhicules par an (essentiellement les marques de luxe ou sportive) bénéficient aujourd'hui d'une exemption de contraintes en matière de CO2, qui devait prendre fin en 2030. Une date désormais reportée à 2036.

Le parcours du texte n'est toutefois pas encore tout à fait terminé. Les nouvelles dispositions introduites par les ministres de l'Environnement doivent encore être discutées avec le Parlement (qui s'était prononcé sur un texte différent le 8 juin ), avant d'être entérinées par un « trilogue », réunissant la Commission, les eurodéputés, et le Conseil.

Les réactions des industriels de l'automobile à cette clause de revoyure devraient être positives, même si les constructeurs ont d'ores et déjà entamé leur virage vers l'électrique (la plupart visant même une part de 100 % de leurs ventes sur le Vieux Continent dès 2030).

Les équipementiers et les sous-traitants craignent de leur côté la lourde casse sociale liée à une transition trop rapide. Les questions de l'infrastructure de recharge, de la disponibilité des batteries ou de l'électricité, ou encore du coût potentiellement prohibitif pour les consommateurs restent aussi entières.

VIDEO. Les 4 défis à surmonter pour passer au tout électrique en 2035

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