
Guerre en Ukraine, réacteurs à l’arrêt, bouclier tarifaire, sécheresse historique : les vents contraires s’accumulent pour EDF en 2022. Alors que l’Etat a lancé le processus de nationalisation de l’énergéticien, ce dernier a annoncé, jeudi 28 juillet, avoir subi l’une des plus lourdes pertes de son histoire au premier semestre, à 5,3 milliards d’euros. « Y a-t-il déjà eu dans l’histoire d’EDF un semestre dont les chiffres étaient aussi négatifs ? J’en doute beaucoup », a reconnu son PDG, Jean-Bernard Lévy. « Les résultats du premier semestre traduisent les difficultés rencontrées en matière de production nucléaire en France et, dans une moindre mesure, hydroélectrique, ainsi que l’effet du bouclier tarifaire mis en place en France pour 2022 », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte de limitation des prix, destiné à préserver la facture des ménages, EDF a vendu davantage d’électricité bon marché à ses concurrents, les fournisseurs alternatifs, comme la réglementation le lui impose. Une mesure susceptible d’être reconduite pour 2023 et dont l’impact négatif sur l’excédent brut d’exploitation (ebitda) en 2022 atteint quelque 10 milliards d’euros. Et ce, même si les députés ont voté le 23 juillet en faveur d’un relèvement de ces tarifs imposés de 42 à 49,50 euros à compter du 1er janvier 2023. « Ces événements imposent au groupe d’acheter de l’électricité dans un contexte de prix de marché élevés », a résumé l’énergéticien, détenu à 84 % par l’Etat.
Dans ces conditions, l’endettement financier net du groupe s’est élevé à 42,8 milliards d’euros à fin juin, contre 43 milliards à fin 2021, malgré l’augmentation de capital de 3,1 milliards d’euros, fin mars. Le chiffre d’affaires est, en revanche, en forte progression (+ 67,2 %), à 66,262 milliards d’euros, soutenu par la forte hausse des prix de l’électricité et du gaz en Europe.
« Enjeux de sûreté »
Une annonce est néanmoins venue éclairer ce sombre tableau, EDF ayant reçu mercredi le feu vert de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans le cadre de son programme de contrôles lié aux problèmes de corrosion. Une décision qui conforte le groupe dans sa volonté de produire en 2022 entre 280 et 300 térawatts-heure (TWh), puis entre 300 et 330 TWh en 2023, a indiqué Jean-Bernard Lévy. A ce sujet, EDF prévoit de contrôler l’ensemble de ses réacteurs d’ici à 2025 par ultrasons pour rechercher d’éventuelles traces de ce problème qui a conduit à l’arrêt de 12 réacteurs sur 56.
Le groupe doit contrôler en priorité les zones les plus sensibles des réacteurs de 1 450 mégawatts (MW) et certains de 1 300 MW. « La stratégie d’EDF est appropriée compte tenu des connaissances acquises sur le phénomène et des enjeux de sûreté associés », a convenu l’ASN dans son communiqué du 27 juillet, sans réclamer de calendrier de contrôle plus resserré dans l’ensemble.
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