L’histoire de Danone en Russie avait débuté, en 1992, avec l’ouverture d’une boutique de produits laitiers près de la place Rouge, à Moscou. Elle s’achève avec la décision, officialisée vendredi 14 octobre, de céder le contrôle de sa filiale russe. Un choix difficile : le groupe français emploie 7 200 salariés dans ce pays. Dans un communiqué, le géant de l’agroalimentaire précise : « Danone annonce (…) sa décision de lancer le processus de transfert du contrôle de son activité Essential Dairy and Plant-based (EDP) en Russie. [Le groupe] estime qu’il s’agit de la meilleure option pour assurer la continuité de la performance opérationnelle de cette activité, pour ses salariés, consommateurs et partenaires. »
Solder l’aventure russe aura un coût. « L’opération pourrait entraîner une dépréciation allant jusqu’à un milliard d’euros », précise le groupe. Danone, comme d’autres grands noms de l’agroalimentaire français, à l’exemple de Lactalis, Savencia (marques Elle & Vire, St Môret, Valrhona, etc.) ou Bonduelle, avait souhaité saisir l’occasion de l’ouverture de l’ancien empire soviétique au monde occidental après la chute du mur de Berlin. Au moment même où les Russes prenaient goût à la consommation de masse, aux marques étrangères, aux supermarchés et aux rayons débordant de nouvelles denrées.
Deux ans à peine après son implantation commerciale à Moscou, Danone construisait sa première usine de yaourts dans la ville de Togliatti, dans le complexe automobile du constructeur Avtovaz. Puis, pour accélérer son implantation, le groupe a cherché des acquisitions. Il avait jeté son dévolu sur le plus grand acteur du marché laitier russe, Wimm Bill Dann. Une première entrée au capital a été négociée en 2002, avant une montée progressive, jusqu’à atteindre 18,6 % des parts. Désireux d’en prendre le contrôle, le français fut éconduit. Finalement, c’est l’américain PepsiCo qui l’absorbera.
Parcours semé d’embûches
Danone opta alors pour l’alternative Unimilk, autre acteur du marché laitier russe, également implanté en Ukraine et en Bielorussie. Après la fusion, en 2010, le français s’est retrouvé avec 14 000 salariés, dont 1 500 membres du KGB… Danone revendiquait alors la Russie comme son deuxième marché, au coude-à-coude avec la France, avec un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros. Mais l’aventure était semée d’embûches. Le groupe a dû restructurer ses activités russes, fermer des sites, vendre des activités fromagères. L’entreprise avait mis la main sur des marques locales, dont la plus emblématique, Prostokvashino, aux marges faibles.
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