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Prix des carburants : trois questions sur la baisse des remises à la pompe qui prend effet ce mercredi - franceinfo

Doit-on craindre une nouvelle pénurie de carburant ? Les remises à la pompe du gouvernement et de TotalEnergies doivent respectivement baisser de 20 et de 10 centimes, mercredi 16 novembre, et ce, jusqu'à la fin de l'année. Voilà pourquoi des files d'attente devant certaines stations-service se sont de nouveau allongées ce week-end face à la crainte d'une hausse drastique des prix à la pompe. Franceinfo fait le point sur la fin de ce dispositif, un changement potentiellement explosif pour le gouvernement.

1 Quel sera le nouveau montant des remises ?

La "remise carburant" du gouvernement, qui était de 30 centimes par litre dans l'Hexagone depuis le 1er octobre (18 centimes entre le 1er avril et le 31 août), passera à 10 centimes par litre à partir de mercredi, et ce jusqu'au 31 décembre. Comme c'était déjà le cas, le montant de ce coup de pouce varie en fonction des territoires, selon la TVA qui y est appliquée (de 0% à 20%) : il ne sera ainsi "que" de 9,42 centimes en Corse, et de 8,33 centimes en Martinique, Guadeloupe, Guyane, à La Réunion et à Mayotte. Initialement prévue jusqu'au 31 octobre, la remise de 30 centimes a été prolongée de deux semaines en raison de la grève dans les dépôts et raffineries de TotalEnergies

La réduction continue de s'appliquer à tous les carburants : gazoles B0, B7, B10, B30, B100 et XTL, y compris pour les utilisations non routières (GNR), essences SP95/98-E5, SP95-E10, GPL-c, GNV sous forme comprimée (GNC) ou liquéfiée (GNL), superéthanol E85, éthanol diesel 95. Elle bénéficie, comme jusque-là, "à tous les usages privés et professionnels", rappelle le site service-public.fr.

Par ailleurs, la remise supplémentaire pratiquée par TotalEnergie dans "près de 3 500 stations-service", passera le même jour de 20 à 10 centimes par litre, jusqu'au 31 décembre, selon le communiqué du groupe annonçant l'opération. Là encore, la remise de 20 centimes, qui aurait dû s'arrêter fin octobre, a été prolongée face au mouvement de grève au sein du groupe.

2Y a-t-il un risque de pénurie d'ici à mercredi ?

Des automobilistes ont rencontré des difficultés à s'approvisionner ce week-end, ont signalé plusieurs médias dont France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Beaucoup de nos concitoyens anticipent la réduction de la ristourne à la pompe (...) Cela crée des files d'attente dans certaines stations-service", reconnaît le ministère de la Transition écologique auprès de franceinfo. 

Du reste, la situation n'est pas encore revenue à la normale dans plusieurs territoires, à la suite du récent mouvement de grève dans les dépôts et raffineries. Ainsi, 17,5% des stations-service étaient encore en rupture d'au moins un carburant mardi 8 novembre, selon les calculs de franceinfo sur la base des dernières données officielles disponiblesL'Ile-de-France, Lyon et ses alentours, ainsi que la Bourgogne-Franche-Comté connaissaient notamment des difficultés. Ces zones dépendent de la raffinerie de Feyzin (Rhône), la dernière a avoir cessé la grève, le 8 novembre, ou de celle de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), où l'activité n'a repris que le 31 octobre. Or il faut dix à quinze jours après la levée de la grève pour un retour à la normale.

Afin d'éviter une nouvelle désorganisation massive, le gouvernement assure avoir demandé, samedi, "aux dépôts d'étendre leurs horaires pour compenser le jour férié du 11 novembre""Le gouvernement suit la situation de très près. Les préfets coordonnent l'action des opérateurs, en indiquant les zones prioritaires, en orientant vers les dépôts où les stocks sont encore conséquents", précise la même source. Des stocks stratégiques sont également libérés pour fluidifier la logistique dans les zones de tension. De leur côté, les stations-service des autoroutes sont bien approvisionnées, puisque le taux de rupture sur au moins un carburant n'y était que de 2% ce week-end, affirme le ministère.

3Quelles sont les pistes envisagées pour lutter contre la hausse des prix ? 

"On ne peut pas se payer une ristourne à vie", a martelé Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, lundi sur LCI, précisant que la mesure avait déjà coûté "plus de 7 milliards d'euros cette année". En outre, "cette aide finance aussi des personnes de pays voisins, qui viennent faire le plein en France" mais aussi "des gens qui en ont besoin, et d'autres pas", puisqu'elle est généralisée.

Interrogé dimanche sur BFMTV sur les contours de l'aide ciblée qui prendra le relais début 2023, le porte-parole du gouvernement a confirmé qu'elle "pourrait" concerner entre 11 et 12 millions de personnes. Olivier Véran n'a toutefois pas précisé son montant, tout en signifiant qu'elle serait "valable le temps nécessaire".

Gabriel Attal a, lui, esquissé quelques critères d'éligibilité. Cette aide devrait être "conditionnée au fait de travailler [et] d'avoir des revenus d'activité", "d'avoir une voiture et un numéro de carte grise" et d'être "dans des catégories populaires ou de classe moyenne, c'est-à-dire des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts", a-t-il énuméré, chiffrant le budget de cette aide à "1,5 ou 1,6 milliard" d'euros. "Il ressemblera beaucoup à la disposition que le gouvernement avait prévu pour l'été dernier" et qui avait été "mise de côté pour prolonger la ristourne", a-t-il détaillé, précisant que son contenu serait connu "dans les prochaines semaines". Les personnes concernées recevront "automatiquement l'aide sur [leur] compte bancaire, au bout de quelques jours", a-t-il promis.

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