Comme un coup de poignard, l’annonce de la grève des contrôleurs SNCF plonge des dizaines de milliers de familles dans la difficulté et prive de nombreux Français d’un Noël en famille. Une énième crise sociale qui risque de laisser des traces indélébiles chez les clients alors que la concurrence ferroviaire pointe son nez.
Entre le dégoût, la colère et la tristesse. Voilà ce que ressentent les 200 000 voyageurs privés de train ce week-end. En rajoutant l’entourage, c’est-à-dire leur famille qu’ils ne pourront pas rejoindre, on tutoie le million de personnes impactées par cette grève du dernier moment.2
Un chiffre à mettre en rapport avec les 18,5 milliards d’euros qu’aura coûté la SNCF à l’Etat et aux collectivités (donc aux Français) en 2021 selon le dernier chiffrage du site spécialisé sur les finances publiques Fipeco. Les réactions de nos lecteurs et internautes ont afflué hier pour témoigner des galères créées par cette grève.
"Le train c’est terminé, je ne le prendrai plus"
Guillaume, petite couronne parisienne, devait visiter sa famille en Lot-et-Garonne : "Ces grévistes perdent toute crédibilité en choisissant le pire jour de l’année, en cherchant absolument à emm**** le plus d’usagers possible. Des usagers qui ne sont souvent pas plus privilégiés qu’eux, et pour qui passer Noël en famille est une respiration indispensable avant de replonger dans un quotidien pas toujours facile, surtout en région parisienne. C’est profondément égoïste et méprisable de leur part", nous a-t-il écrit tout en renvoyant dos à dos la SNCF et les grévistes : "Le gouvernement et la direction de la SNCF sont également coupables de ne pas avoir prévu ça. Communication, gestion des ressources humaines et service client pathétiques. C’est minable à tous les niveaux, dans les deux camps, et comme d’habitude c’est le Français moyen qui doit subir. Quant au train c’est terminé, je ne le prendrai plus".
Julien, Olemps (Aveyron) : "Le voyage de ma fille de 3 ans qui est chez sa mère en Alsace et qui devait revenir le 25 décembre a été annulé. Je ne pourrais pas la voir avec toute ma famille le jour de Noël comme prévu. Le seul train disponible n’est que le mercredi suivant. L’avion est hors de prix et le bus il y a 11heure de trajet avec une escale de 4 heures à Lyon. Je maudis tous les contrôleurs de la SNCF et je trouve ça écœurant de faire ça la veille et le jour de noël. Ces gens-là n’ont vraiment pas cœur et ne pensent qu’à leur petite personne" témoigne, très triste cet Aveyronnais.
A lire aussi : Grève à la SNCF : quelles alternatives existent si votre train est annulé pour Noël ou Nouvel an ?
Florise, 83 ans, Nancy : "Mon seul enfant, ma fille, habite à la frontière espagnole. Elle avait bloqué deux semaines de vacances pour passer Noël avec moi. Son train Toulouse Paris du 18 décembre a été supprimé. Ne conduisant pas, je ne la verrai pas tandis que les grévistes passeront, eux, Noël en famille", tonne-t-elle.
Sophie, Fonsorbes près de Toulouse : "Nous devions remonter dans l’Ouest Parisien pour voir notre famille. C’est notre traditionnel voyage annuel. Notre train est supprimé. Les seules propositions de la SNCF sont pour un voyage le dimanche 25 décembre un départ à 18 h 18 et arrivée à 23 h 15. Vive le repas de Noël ! Du coup, nous sommes dans l’obligation d’annuler purement et simplement notre voyage. Nos tickets musées et sorties, eux, ne sont pas remboursés", se désole cette lectrice toulousaine.
Cette "grève nous prend en otage"
Fabrice Beau, Balma près de Toulouse : "Nous annulons Noël à Toulouse pour rejoindre notre fils, marin, à Lorient". Dans certaines familles c’est au prix d’un gymkhana onéreux que Noël peut se passer. "Mon fils de 17 ans est engagé Marine Nationale. Il doit être sur base à Lorient dimanche 25 à 22 heures dernier délai. Ce n’est bien sûr pas négociable. Son train annulé, nous avons décidé de déplacer notre fête familiale de Balma en Bretagne ce week-end soit 1 700 km aller-retour + essence + péages. Fort heureusement nous avons la chance d’avoir la possibilité d’être logés sur place sinon c’était nuit d’hôtel aussi. Merci les grévistes ! C’est un super cadeau de Noël que vous nous faites".
A. avocat à Toulouse : "Une grève c’est aussi fait pour gêner les gens". Pour cet homme de loi dont la fille de 22 ans en stage à Paris devait revenir dans la Ville rose vendredi soir cette "grève nous prend en otage" au dernier moment. "Heureusement, son employeur a accepté de lui donner son vendredi lui permettant de redescendre avec son oncle vendredi matin en voiture. Sinon j’aurais fait l’aller-retour pour venir la chercher en 24 heures parce que je ne pouvais pas la laisser le soir de Noël seule dans son studio, raconte-t-il. Après, les grèves c’est fait pour gêner les gens, sinon ça ne sert à rien même si je ne connais pas leur revendication". Pas sûr que cette grève soit très productive sur le front des négociations avec la direction de la SNCF qui risque fort de se crisper.
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