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Les petites et moyennes entreprises entrent dans une année de turbulences - Le Monde

Les Fonderies Dechaumont à Muret, au sud de Toulouse, le 19 septembre 2022. L’entreprise familiale, fondée en 1860, a vu sa facture d’électricité doubler depuis 2019, passant de 750 000 euros à 1,5 million d’euros.

Les perspectives 2023 ? Jean-Léry Lecornier, PDG de l’Union des Forgerons, une PME industrielle implantée dans l’Essonne, les résume en quelques phrases. « Sur le plan de la demande, la conjoncture est bonne : les secteurs d’activité pour lesquels nous travaillons sont bien orientés. Mais nos difficultés de l’année à venir, c’est le coût de l’énergie et les taux d’intérêt. Tout l’enjeu est de garder un niveau de marge suffisant pour maintenir l’outil productif en état de marche. »

A l’autre bout de la France, Christelle Comparin, dirigeante d’une entreprise de charpente-construction dans le Lot-et-Garonne, renchérit : « Même si nos carnets de commandes sont archi-pleins, je ne peux pas dire que 2023 commence bien. Notre facture d’énergie a été multipliée par trois, donc on démarre l’année dans le rouge, et il nous manque quatre personnes pour mener les chantiers. »

Après une année 2022 « pas si mauvaise », selon Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, les petites et moyennes entreprises sont entrées dans une zone de turbulences, comme le confirme la dernière enquête semestrielle de conjoncture menée par la banque publique d’investissement auprès de 4 590 TPE et PME comptant moins de 250 salariés. Celles-ci prévoient une activité en baisse par rapport à 2022, et en repli par rapport à sa moyenne de longue période. « La forte incertitude entourant l’environnement économique, les difficultés d’approvisionnement et la facture énergétique encore en hausse expliquent vraisemblablement ce repli », souligne l’étude.

Cependant, pour Alexandra Broussaud, directrice générale de Maison Broussaud, qui fabrique des chaussettes françaises avec 68 salariés, il n’y a aucun doute : le « sujet le plus délicat du moment », c’est encore et toujours l’énergie. Et ce, en dépit des multiples dispositifs annoncés par le ministère de l’économie et des finances pour aider les petites entreprises.

« Grande lassitude »

« L’Etat ne fait pas rien, mais on n’a pas de visibilité sur l’ensemble de l’année », déplore Mme Broussaud. Le problème vient aussi de la complexité des guichets d’aide mis en place par l’exécutif. « Personne n’arrive à identifier clairement quel sera le niveau de l’aide dont il pourra bénéficier », déplore Jean-Guilhem Darré, délégué général du Syndicat des indépendants, qui fait part d’une « grande lassitude » sur le terrain.

Parmi les entreprises interrogées par Bpifrance, une sur deux bénéficie d’un tarif réglementé ou indexé, mais 17 % des TPE-PME se trouvent dans le flou. En effet, elles ont un contrat dont le renouvellement est prévu en 2023. Un élément de vulnérabilité prégnant pour les entreprises industrielles, dans la mesure où plus du tiers d’entre elles est concerné.

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