Orange avec Media Services, publié le mardi 28 février 2023 à 11h00
Les négociations commerciales, tendues, entre les grandes surfaces et les fournisseurs de l'agro-industrie s'achèvent mercredi. Les grandes marques réclamaient des hausses jusqu'à 15%, pour faire face à l'inflation des matières premières.
Les négociations sont entrées dans leur dernière ligne droite et devraient encore une fois durer jusqu'à la dernière minute (fixée à minuit, mercredi soir).
Ces discussions concernent les produits vendus sous les marques dites "nationales", comme Danone ou Fleury Michon. On sait déjà que les prix que les distributeurs (Carrefour, Casino, E.Leclerc...) paient aux agro-industriels devraient augmenter d'environ 10%.
"On devrait être avec les grandes marques aux environs de 10% de hausse à partir de début mars", à l'issue des négociations commerciales, a affirmé le directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution Jacques Creyssel, mardi 28 février sur Franceinfo. Il a précisé que les négociations "sont terminées pour les PME, pour toutes les marques qui sont très largement françaises".
Bras de fer
Néanmoins, selon ce représentant de la distribution, "les grandes marques (...) cherchent à imposer un bras de fer avec des propositions totalement injustifiées de hausses de 15-16%". Des hausses "impossibles à accepter dans une période aussi difficile en termes de pouvoir d'achat". Jacques Creyssel appelle ces marques à "participer aux efforts collectifs", citant Nestlé, Coca, Unilever et Procter and Gamble. "Les enseignes (de la distribution, NDLR) vont naturellement devoir répercuter ces hausses", avertit-il. Mais il assure qu'elles le feront "de manière responsable en essayant de limiter au maximum les augmentations pour les consommateurs".
Des chiffres confirmés par l'industrie alimentaire. "On va rester sur une inflation à deux chiffres, aux alentours de 15 ou 16%", a indiqué Jean-Philippe André, président de l'association nationale des industries alimentaires (Ania), lui aussi mardi sur Franceinfo. "Ça va continuer ainsi tout le premier semestre", "le temps que ça passe dans les étiquettes et que ça se voit dans les rayons". Selon lui, "il y a à peu près 70% des entreprises qui auraient signé des demandes de l'ordre de 10%".
"Chacun doit faire des efforts"
Les négociations sont "extrêmement tendues", a estimé pour sa part le porte parole de Lactalis, Christophe Piednoël, mardi sur Radio Classique. Le groupe précise avoir "signé avec deux des grands réseaux de distribution sur cinq". Le géant du lait demande une augmentation entre 9% et 15%, le "point de départ" qui "sert d'abord à rémunérer le prix du lait" payé aux agriculteurs et "correspond à l'augmentation de nos charges", selon Christophe Piednoël. "Chacun doit faire des efforts dans une négociation, certains distributeurs l'ont fait, d'autres semblent moins prêts à le faire", tance-t-il, sans nommer de distributeurs.
"Si demain, l'inflation venait à se calmer, la loi prévoit des clauses de renégociations. On n'est pas encore dans cette situation", précise Jean-Philippe André, de l'Ania. Face à l'inflation, Emmanuel Macron a appelé lundi les grandes surfaces à "participer à l'effort". De leur côté, elles dénoncent l'absence de transparence et des demandes de hausses exagérées, le patron de Carrefour Alexandre Bompard qualifiant même certaines de "délirantes".
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