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L’action de la banque Credit Suisse est en chute libre, mercredi 15 mars, à la suite de déclarations de son actionnaire saoudien qui ont déclenché un mouvement de panique sur le titre dans un marché inquiet des risques de contagion après la faillite de la banque américaine SVB. A 14 h 12, heure de Paris, l’action dévissait de 30,13 % pour tomber à 1,565 francs suisses, enfonçant un nouveau point bas historique, après les déclarations de son premier actionnaire excluant de participer à une éventuelle augmentation de capital.
Les banques européennes étaient en train de plonger en Bourse à la mi-journée, plombées par les incertitudes autour de Credit Suisse : − 10,26 % à la mi-journée pour BNP Paribas, − 9,89 % pour Société Générale, − 6,54 % pour Crédit agricole, − 6,66 % pour Deutsche Bank à Francfort, − 7,27 % pour UniCredit à Milan…
Les Bourses européennes chutaient également à la mi-journée : Paris dévissait de 3,25 %, Londres de 2,34 %, Francfort de 2,61 % et Milan de 3,61 %. Les marchés américains se dirigeaient aussi vers une rechute à l’ouverture selon les contrats à terme, qui laissaient augurer des pertes entre - 1,5 % et - 1,8 %.
La Banque nationale saoudienne détient actuellement autour de 9,8 % de Credit Suisse, juste en-dessous de l’important seuil de 10 % au-delà duquel une autre réglementation s’applique. Mais son président Ammar al-Khudairy, a évoqué dans une interview à Bloomberg TV d’autres raisons que celles « réglementaires et statutaires ».
L’euro pique du nez
La crise chez Credit Suisse, qui n’arrive pas à regagner la confiance des investisseurs après une série de scandales et le lancement d’une vaste restructuration, ravive les craintes pour l’ensemble du secteur.
Par ailleurs, l’agence de notation Moody’s a abaissé sa perspective sur les notes du secteur aux Etats-Unis après la faillite de Sillicon Valley Bank et Signature ces derniers jours.
Plombé par la baisse des valeurs boursières, l’euro et les autres grandes devises européennes piquaient du nez face au dollar. Le risque qui pèse sur le secteur bancaire, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), faisait perdre à l’euro 1,24 %, à 1,0599 dollar vers 12 h 25 à Paris, tandis que le franc suisse cédait 1,22 %, à 0,9255 franc suisse pour un dollar.
Les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ont pu stabiliser un peu les marchés mardi. Mais « les craintes quant à la solidité du secteur » persistent et « l’ombre de l’effondrement de la SVB plane toujours », souligne Susannah Streeter, analyste d’Hargreaves Lansdown.
Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz n’a pas exclu d’autres défaillances dans un entretien à l’Agence France-Presse mercredi.
Signe d’une fuite des investisseurs vers des placements perçus comme plus sûrs, les taux d’emprunt des Etats chutaient. L’emprunt américain à 10 ans retombait à 3,52 %, contre 3,69 % la veille. Le taux à 2 ans, encore plus sensible, retournait sous les 4 %.
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