
Les autorités américaines ont pris la décision, vendredi 10 mars, de fermer la Silicon Valley Bank (SVB), en grande difficulté. La banque régionale californienne, devenue l’établissement privilégié des start-up et des fonds de capital-investissement du secteur technologique, est dans la tourmente et a connu des retraits massifs qui menacent sa survie.
Le contrôle des dépôts a été confié à une agence américaine de garantie, la FDIC. Cette dernière prévoit de rouvrir les 17 agences de la banque lundi, en Californie et dans le Massachusetts. Elle compte autoriser les clients à retirer jusqu’à 250 000 dollars (environ 234 515 euros), le montant habituellement garanti. Ceux qui ont davantage sur leurs comptes, soit la grande majorité des clients de la banque, sont invités à contacter l’agence.
« Coup de stress »
Peu connue du grand public, Silicon Valley Bank, dont le siège social est situé en Californie, est la 16e banque américaine par le volume des actifs, spécialisée dans le secteur technologique. Ce dernier faisant face à des difficultés, entre la hausse des taux d’intérêt et les remous dans la tech, les clients de SVB ont retiré ces derniers mois beaucoup d’argent de leurs comptes. Pour disposer de suffisamment de liquidités, la banque avait annoncé mercredi qu’elle cherchait à lever rapidement du capital. Dans la foulée, elle perdait 60 % à la Bourse de New York jeudi et son titre a été suspendu vendredi avant le début de la séance.
Les difficultés qu’elle connaît ont affecté d’autres banques de taille moyenne vendredi, en particulier First Republic (− 31,19 %), 14e établissement américain. Son profil inquiète particulièrement car sa clientèle est majoritairement composée de personnes fortunées et d’entreprises dont les dépôts dépassent les 250 000 dollars garantis. Egalement malmenées, la banque de Salt Lake City (Utah) Zions Bancorporation (− 6,26 %), Huntington (− 4,80 %), dont le siège se trouve dans l’Ohio, ou Signature Bank (− 18,19 %), qui a des activités en Californie.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a assuré suivre « de très près » la situation du secteur bancaire. « Il y a un moment qu’on n’avait pas vu un coup de stress comme ça sur le secteur financier », commentait avant l’annonce de la fermeture Edward Moya, du cabinet d’analystes financiers Oanda, pour qui « le sentiment général est que cela ne va pas déclencher de panique sur les grandes banques ». JPMorgan Chase s’affichait ainsi en hausse vendredi de 1,35 %, City reprenait 1,55 % et Bank of America, 1,44 %. En revanche, la réplique s’est fait sentir en Europe, où Société générale a perdu 4,49 % à Paris et Deutsche Bank, 7,35 % à Francfort.
A Wall Street, la tendance générale était très volatile vers 18 heures. Le Dow Jones reculait de 0,11 %, le S&P 500 de 0,30 % et le Nasdaq de 0,42 %. L’aversion au risque bénéficiait aux obligations d’Etat, considérées comme des actifs sûrs. Les prix ont bondi du fait de la forte demande, or les taux obligataires évoluent en sens opposé des prix. Par conséquent, le rendement des bons du Trésor américains à dix ans chutait à 3,72 %, contre 3,90 % la veille.
En Europe, les indices ne sont pas parvenus à rattraper leurs pertes du début de séance : Paris a reculé de 1,30 %, Francfort de 1,31 %, Londres de 1,67 %.
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