Une fois de plus, la France, qui s’est distinguée en adoptant la première le prix unique du livre en 1981, joue les pionnières en imposant une nouvelle mesure favorable aux librairies. La ministre de la culture, Rima Abdul Malak ainsi que Bruno Le Maire, son homologue de l’économie et des finances, ont signé l’arrêté qui fixera à 3 euros minimum le seuil réglementaire des frais de port pour les commandes de livres inférieures à 35 euros. Cet arrêté a été publié au Journal officiel vendredi 7 avril et sera applicable six mois plus tard.
Dans le droit-fil de la loi Darcos de 2021, le gouvernement a ainsi souhaité relever le prix plancher de la livraison des livres pour inciter les lecteurs à aller davantage en librairie. Un dossier éruptif. Jusqu’à présent, Amazon, toujours opposé à une telle mesure, ne facture, quel que soit le prix du livre, que 1 centime d’euro (le seuil minimum en vigueur depuis 2014) à ses abonnés Prime. Tout comme la Fnac.
En cas de panachage de commandes chez Amazon, si un client achète une cafetière et un livre par exemple, les 3 euros de transport s’appliqueront à partir du 7 octobre. Toutefois, à cette date, les frais de port resteront à 1 centime d’euro pour toutes les commandes de livres supérieures à 35 euros.
Guerre de la rapidité
Depuis la crise sanitaire, qui a incité les libraires indépendants à renforcer leurs ventes en ligne, ces derniers se plaignent du prix très élevé de ces envois postaux et de la concurrence déloyale d’Amazon. Avec cet arrêté, tous les vendeurs de livres seront placés sous une même toise. Pourtant, la guerre de la rapidité de livraison devrait encore faire rage puisque Amazon peut livrer en une journée, là où les librairies indépendantes ou même les autres sites, comme Leclerc, Cultura ou la Fnac proposent des délais bien plus longs.
C’est l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) qui avait suggéré ce tarif minimum de 3 euros. Une voie médiane que le gouvernement a donc faite sienne. D’un côté, Amazon plaidait pour 1,49 euro, soit le coût d’envoi d’un livre de moins de 500 grammes dans l’Union européenne.
De l’autre, les libraires souhaitaient un minimum de 4,50 euros, en estimant qu’ils ne rentraient pas dans leurs frais, même à ce prix. Impératif pour changer la règle du jeu, le feu vert de la Commission européenne n’a été accordé qu’après une longue plaidoirie de la Rue de Valois. Ce combat à Bruxelles, particulièrement âpre, ne semblait pas du tout gagné d’avance en février.
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