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Pourquoi le taux du Livret A ne devrait pas augmenter autant qu'attendu - Le Télégramme

Combien rapportera, à partir du 1er août 2023, l’argent placé sur le Livret A, produit d’épargne préféré des Français ? Son taux de rémunération, actuellement fixé à 3 %, pourrait être relevé jusqu’à 4,1 %, si l’on se fie à la formule de calcul qui sert à la relever ou l’abaisser chaque semestre (la moyenne entre l’indice des prix à la consommation hors tabac, d’une part, et, d’autre part, le taux auquel les banques de la zone euro se prêtent de l’argent entre elles). 1,1 % d’intérêts supplémentaires, d’un coup ? Les 55 millions de particuliers détenteurs d’un Livret A n’auraient rien contre. A fortiori les 4,3 millions (8 %) dont le bas de laine individuel atteignait, en 2021, les 22 950 € de plafond autorisé.

Le juste équilibre

Oui mais voilà, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ne devrait pas se montrer aussi dispendieux dans sa préconisation à Bercy. « Il faudra trouver le bon équilibre entre l’intérêt des épargnants et l’intérêt des emprunteurs », a-t-il averti, le 21 juin, dans Les Échos.

Le premier semble évident. Le second tient au fait que « le taux du Livret A détermine à quel taux les bailleurs vont pouvoir emprunter pour construire des logements sociaux », explique Maxime Chipoy, président de Moneyvox. « 1 % de hausse, ça coûte 1,7 milliard au logement social à un moment où il faut construire », a, pour sa part, fustigé le directeur général de la Caisse des dépôts, Éric Lombard, samedi, plaidant pour une stabilité du taux de rémunération du Livret A qui a déjà été multiplié par six en un an (de 0,5 à 3 %).

L’exécutif « tiraillé »

L’union sociale pour l’habitat (581 organismes HLM) n’est pas la seule à crier danger. Les banques qui rémunèrent les épargnants freinent aussi des quatre fers. « Le gouvernement, lui, est tiraillé, analyse Maxime Chipoy. Plus le taux sera haut, plus les électeurs seront satisfaits. Toutefois, l’exécutif a tout intérêt à ce que les 538 milliards d’euros qui dormaient fin avril sur les Livrets A et Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) des Français soient en partie dépensés pour soutenir la croissance. »

Le risque, avec un taux de Livret A trop avantageux, c’est que les Français choisissent d’y placer leur argent en délaissant le fonds euro de l’assurance vie. Or, « c’est lui qui permet à l’État d’emprunter sur les marchés pour financer sa dette », rappelle le spécialiste. À l’inverse, le Livret A ne lui rapporte rien : les dépôts y sont garantis et les intérêts défiscalisés…

La poire en deux autour de 3,5 %

Entre un statu quo décevant pour les Français et un taux trop haut qui, compte tenu de la baisse attendue de l’inflation, le conduirait dans six mois à un abaissement aussi impopulaire que brutal, Bruno Le Maire pourrait donc être tenté de couper la poire en deux et fixer le futur taux du Livret A autour de 3,5 %. Un compromis qui, « en bon centriste, permettrait au ministre de l’Économie de dire qu’il travaille pour le pouvoir d’achat tout en limitant la casse pour le logement social ». Décision attendue jeudi.

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