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Nouvelle chute du nombre d'abonnés de Disney+ - Le Monde

Le logo du groupe Walt Disney à la bourse de New York, le 7 août 2017.

Disney+, la plate-forme de streaming de Disney lancée en fanfare fin 2019, a perdu des abonnés pour le troisième trimestre consécutif, selon des résultats publiés mercredi 9 août, mais le groupe californien a promis de remonter la pente cet été et d’améliorer sa rentabilité.

Ce n’est pas le seul souci du groupe, confronté à une grève des scénaristes et acteurs ainsi qu’à des recettes médiocres dans les cinémas et sur les chaînes de télévision, ses canaux traditionnels.

Mercredi, Disney a publié des résultats trimestriels mitigés pour la période d’avril à juin – 22,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en petite hausse sur un an mais légèrement inférieur aux attentes des analystes – et annoncé une hausse des prix pour Disney+.

L’abonnement mensuel à la plate-forme, sans publicité, passera ainsi de 11 à 14 dollars en octobre aux Etats-Unis, le double du prix initial il y a quatre ans. « Nous avions déjà augmenté nos prix en 2022 », a rappelé Bob Iger, le patron de la société, lors d’une conférence téléphonique mercredi. « Et nous n’avions pas assisté à des pertes significatives du nombre d’abonnés, ce qui était réconfortant. »

L’entreprise a en outre prévu de resserrer la vis en 2024 sur le partage des mots de passe entre utilisateurs pour les empêcher de profiter gratuitement des contenus.

Cette méthode a permis à Netflix de voir son nombre d’abonnés bondir au deuxième trimestre. Le pionnier du secteur en compte plus de 238 millions dans le monde, contre 146 millions pour Disney+.

La perte des droits du championnat indien de cricket

De fin septembre à fin juin, la plate-forme a perdu 18 millions d’abonnés en tout, principalement à cause du marché indien. Hotstar, la déclinaison locale de Disney, pèse quasiment un tiers du total mondial, mais elle a perdu les droits de retransmission du championnat national de cricket.

En Amérique du Nord, le service a enregistré un léger recul de 1 % du nombre d’abonnés, le deuxième consécutif. Mais cet été, le nombre d’abonnés à Disney+, hors Inde, « va rebondir aux Etats-Unis et à l’international », a promis Kevin Lansberry, directeur financier par intérim.

Bob Iger s’est en outre félicité que 3,3 millions de personnes aient souscrit à l’abonnement avec publicités depuis son lancement en fin d’année dernière.

En termes financiers, l’activité de streaming reste déficitaire, mais elle a continué à réduire ses pertes opérationnelles sur le trimestre, à 512 millions de dollars au lieu de 1 milliard l’année dernière à la même période.

« C’est encourageant », a commenté Paul Verna d’Insider Intelligence, « mais c’est principalement dû aux licenciements massifs et à la baisse des dépenses dans les contenus, plutôt qu’à de la croissance réelle ».

Disney a par ailleurs vu ses ventes de films et programmes aux cinémas et chaînes de télévision diminuer de 7 % sur un an, à 6,7 milliards de dollars. Le bénéfice opérationnel de l’activité a plongé de 23 %, à 1,9 milliard de dollars.

Seuls les revenus des parcs d’attractions, croisières et produits dérivés ont progressé substantiellement, de 13 %, à 8,3 milliards de dollars.

Grève et suppressions de postes

A Wall Street, l’action de Disney a initialement baissé lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse mercredi, mais elle progressait de près de 3 % après les annonces de hausses des prix.

Sous l’impulsion du patron Bob Iger, Disney a entrepris de faire des économies cette année, notamment en supprimant 7 000 postes et en réduisant la production de contenus.

Des grévistes devant les locaux des studios de Disney à l’occasion des cent jours du mouvement social, le 9 août 2023 à Burbank en Californie.

Rappelé aux commandes fin 2022, M. Iger, 72 ans, avait déjà dirigé l’entreprise de 2005 à 2020. Le conseil d’administration du groupe a voté à l’unanimité en juillet pour prolonger son contrat jusqu’à la fin 2026.

Mais l’emblématique dirigeant a perdu en popularité ces derniers mois. Il fait face à une grève historique : les acteurs ont rejoint mi-juillet les scénaristes pour réclamer une revalorisation de leur rémunération, en berne à l’ère du streaming, et veulent obtenir des garanties contre l’usage de l’intelligence artificielle (IA).

Des exigences « irréalistes », selon Bob Iger, conspué lors de manifestations à Los Angeles et New York. « Rien n’est plus important pour cette entreprise que sa relation avec la communauté des créateurs, les acteurs, auteurs, réalisateurs et producteurs », a-t-il déclaré mercredi, avant de s’engager « personnellement à travailler pour trouver des solutions ». En attendant, la grève va permettre à Disney de réaliser des économies, a souligné Kevin Lansberry, puisque les studios dépensent moins.

Le Monde avec AFP

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