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REPORTAGE. Déserts médicaux : la pénurie de soignants concerne aussi les vétérinaires ruraux, dans certaines régions - franceinfo

La pénurie des vétérinaires spécialisés en animaux de rente s'accélère en Nouvelle-Aquitaine. Ils sont pourtant essentiels au travail des éleveurs.

Si on connaît le défi de la pénurie de médecins dans beaucoup d’endroits en France, cette désertification touche aussi les vétérinaires. La profession manque de bras, entre 800 et 1 000, selon l’Ordre national des vétérinaires, et notamment dans le milieu rural. En cinq ans, la région Nouvelle-Aquitaine a perdu 20% de ses vétérinaires spécialisés en animaux de rente, selon le ministère de l’Agriculture.

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Laurent Poncelet est vétérinaire à Bressuire dans le nord des Deux-Sèvres. Sur sa banquette arrière, des caisses de médicaments, du matériel médical. Autour de nous, des champs, et du bétail, avec beaucoup de naissances, en ce moment. "On peut avoir du travail de manière un peu plus intensive à toute heure du jour et de la nuit", dit-il.

Depuis janvier, son équipe vient renforcer celle de Moncoutant, à 15 kilomètres plus au sud. Après le départ de plusieurs vétérinaires, ce cabinet ne peut plus s’occuper seul des animaux de ferme du secteur. "On assure une partie de leur garde que l'on a intégré dans notre système de garde", explique Laurent. Cela représente l’équivalent d’au moins un temps plein et demi par semaine, avec une charge de travail en plus et un périmètre élargi. "On se met un peu dans le rouge au niveau des équipes. Ça crée un surcroît de travail, la nuit notamment, souligne le vétérinaire. Et la journée, on est vraiment à la limite, mais ça se passe bien. On est en train d'organiser les choses pour pouvoir continuer une collaboration à moyen et long terme."

Olivier Pillet, lui, est éleveur depuis dix ans. Il constate qu’attirer de nouveaux vétérinaires est de plus en plus difficile. Donc cette relève le soulage : "Sur le cabinet, on voyait que ça véhiculait énormément de gens mais que ça ne restait pas."

Un peu plus tard, Laurent Poncelet est appelé en urgence pour un veau qui vient de naître. Allongé sur la paille, l’animal est perfusé, sous l’œil inquiet du propriétaire Tony Plaud. "Lorsqu'on perd un animal, c'est le fruit d'une année de travail. Les vaches allaitantes ont un veau par an donc si on perd le veau, c'est une perte sèche."

Laurent Poncelet, vétérinaire d'animal de rente. (CAMILLE MARIGAUX)

En un an, au moins deux cabinets des Deux-Sèvres ont cessé leur activité rurale. C’est le risque là où il y a moins d’éleveurs, d’où l’intérêt de s’associer. L’objectif est de mutualiser les gardes, travailler ensemble, former et recruter. Une stagiaire vient d’ailleurs de rejoindre l’équipe de Laurent Poncelet, qui reste pourtant inquiet pour l’avenir.

"On est préoccupés pour le cabinet, pour la région et aussi pour le service que l'on rend à nos clients. Parce que l'élevage et l'activité de vétérinaire de campagne vont ensemble et travaillent main dans la main", explique Laurence Poncelet. 

En France, la moitié des vétérinaires installés se sont formés à l’étranger. Pour recruter davantage, les quatre écoles nationales ont donc augmenté leurs effectifs, une cinquième doit être créée à Limoges. Un nouveau campus privé a aussi ouvert l’an dernier à Rouen.

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