
Sur les marchés mondiaux, le baril de pétrole s'échange à presque 90 dollars. Contre 70 dollars au début de l'été. Et ce n'est pas terminé, prédisent les professionnels, qui anticipent encore des augmentations en raison de la baisse de la production des pays de l'OPEP + - Arabie saoudite et Russie, notamment-. De fait, à la pompe, les carburants avoisinent de nouveau les 2 euros le litre dans l'Hexagone.
Alors que la rentrée des classes est marquée par la hausse des prix des fournitures scolaires, au moment où, dans les rayons, les tarifs des produits alimentaires continuent également de grimper, les Français voient leur pouvoir d'achat se réduire. Au sein de l'exécutif, on surveille avec fébrilité ces hausses.
Pas de ristourne en vue
« La volatilité des prix des carburants, c'est le cauchemar, qui ne cesse de revenir », confie un conseiller ministériel. Et pour cause, tous se souviennent que la crise des Gilets jaunes, en 2018, a démarré par la hausse des prix dans les stations essence. Et, à cette époque, le prix de l'essence affichait 1 euro 50. Et par ailleurs, l'inflation était moins élevée.
L'an dernier, anticipant la colère des Français, le gouvernement avait rapidement dégainé des systèmes de remise : une ristourne de 30 centimes par litre avait été accordée aux automobilistes entre le 1er septembre et le 15 novembre. Celle-ci avait été ramenée ensuite à 10 centimes par litre jusqu'à la fin décembre 2022. L'exécutif avait aussi distribué 100 euros d'indemnités carburant, dont avaient bénéficié 10 millions de ménages.
Des aides que certains demandent à l'État de rétablir au plus vite. A l'instar, par exemple, de Xavier Bertrand, le président LR des Hauts de France, qui estime que « le coût du carburant n'est plus supportable », et qui appelle le gouvernement à instaurer « à une nouvelle ristourne de 15 à 20 centimes d'euros par litre pour tout le monde. »
Tenir le budget coûte que coûte
Mais cette année, restriction budgétaire oblige, le mot d'ordre n'est plus le même. Le gouvernement peine déjà à trouver 10 milliards d'euros d'économie dans son budget 2024. Pas question de consentir à une nouvelle ristourne, même si pour le consommateur c'est un moyen rapide de faire baisser la facture.
« Il faut se souvenir que toutes ces ristournes sur les carburants, l'an dernier, ça a couté 8 milliards d'euros aux finances publiques », rappelle Bercy. « Quand on est à 3 000 milliards d'euros de dette, il faut faire des choix », justifie ainsi, Loïc Signor, porte-parole de Renaissance.
Une façon aussi de fermer la porte à ceux qui réclament la suppression de la TVA sur les carburants et les énergies. Une demande portée notamment par le président du parti LR Eric Ciotti.
Reste qu'à l'occasion de la discussion budgétaire, le débat est loin d'être terminé. Surtout, que les taxes sur le carburant représentent 60 % du prix total par litre.
Les enseignes à la rescousse
En attendant, certaines enseignes ont fait le choix d'aider les automobilistes. TotalEnergies plafonne toujours le prix de l'essence et du diesel à 1,99 le litre jusqu'à la fin de l'année. Dans ses stations services, Leclerc a reinstauré ce week-end de rentrée son offre à prix coûtant. Ces opérations, destinées à redorer leur image, sont très appréciées des ménages.
Les grands groupes comme TotalEnergie s'attendent à voir l'exécutif leur demander de poursuivre ces rabais cet automne. « Mais, pas question d'être les seuls à fournir un effort », plaident déjà ces groupes et distributeurs.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Augmentation des prix à la pompe : le casse-tête du gouvernement - La Tribune.fr"
Post a Comment