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Face au ralentissement de l'économie, la BCE met fin à la hausse de ses taux d'intérêt - Le Monde

La président de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, à Athènes, le 26 octobre 2023.

Après dix hausses successives des taux d’intérêt, la Banque centrale européenne (BCE) a marqué une pause jeudi 26 octobre. Pour la première fois depuis juin 2022, son conseil des gouverneurs, qui se réunissait à Athènes, a décidé de maintenir les taux d’intérêt inchangés, à savoir 4 % pour son taux de dépôt, qui fait référence.

La BCE reconnaît que l’économie de la zone euro est désormais « faible », en grande partie en conséquence de la hausse des taux d’intérêt. Il est donc urgent d’attendre. Car toute la question aujourd’hui est de savoir si la BCE n’est pas allée trop loin dans son resserrement monétaire.

Sans répondre directement à la question, Christine Lagarde, sa présidente, reconnaît que l’économie de la zone euro frôle aujourd’hui la stagnation : « L’économie demeure faible. Les récentes données suggèrent que la production industrielle a continué à baisser. La demande internationale molle et les conditions financières plus dures pèsent sur l’investissement et les dépenses des consommateurs. Le secteur des services continue à s’affaiblir. »

Se donner le temps d’observer

Inversement, l’inflation semble progressivement se ralentir. La hausse des prix était de 4,3 % en septembre (sur douze mois) en zone euro, très loin du pic de 10,6 % atteint en octobre 2022, même si cela reste au-dessus de son objectif de 2 %. « La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente continuent à décliner », ajoute Mme Lagarde. L’inflation des biens recule, mais également celle des services, qui inquiétait le plus la BCE jusqu’à présent.

Dans ces conditions, les vingt-six gouverneurs ont décidé, à l’unanimité, de se donner le temps d’observer la situation. Si la hausse des taux d’intérêt, de - 0,5 % à 4 % en quinze mois, est terminée, ses effets n’ont pas fini de se transmettre à toute l’économie. Il faut d’abord que les banques répercutent ces taux à leurs clients, puis que ceux-ci changent progressivement leur comportement : une entreprise peut, par exemple, renoncer à investir si les taux sont trop élevés, un ménage décider d’acheter un logement moins cher ou reporter des travaux…

La première partie de la transmission de la politique monétaire est désormais faite : les banques ont fortement augmenté les taux qu’elles proposent. Une entreprise emprunte désormais en moyenne en zone euro à 5 %, et un emprunt immobilier pour un particulier est à 3,9 %. Ces deux taux étaient de 1,6 % en janvier 2022.

Quant à la deuxième partie de la transmission de la politique monétaire − des banques à l’économie réelle − elle commence à se sentir. Au troisième trimestre, 45 % des banques de la zone euro montrent un recul de la demande d’emprunts des ménages ; la baisse atteint 36 % pour les entreprises. « Ce sont des niveaux qui peuvent indiquer une récession », estime Jack Allen-Reynolds, du cabinet Capital Economics. Selon Mme Lagarde, cette transmission de la politique monétaire devrait continuer au moins jusqu’à premier trimestre 2024, sans que la BCE ait besoin d’agir de nouveau.

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