
Kookaï ne connaîtra pas le funeste destin de Camaïeu. Un an après la liquidation judiciaire de l’enseigne nordiste, qui s’était soldée par la fermeture de 511 magasins et le licenciement de 2 600 personnes, la marque, autre figure des années 1980, est reprise par un spécialiste de l’habillement des femmes mûres.
Le tribunal de commerce de Paris a attribué, jeudi 30 novembre, l’enseigne de mode féminine, placée en redressement judiciaire depuis le 1er février, à la société Antonelle-UJA, holding de tête des magasins Antonelle et Un Jour Ailleurs. Le groupe présidé par Samy Cohen a emporté Kookaï à la barbe du Groupe Beaumanoir, propriétaire des marques Cache-Cache, Bréal, Bonobo, Caroll et Morgan, grâce à une offre mieux disante socialement.
L’entreprise Antonelle-UJA s’est engagée à reprendre 16 des 30 magasins exploités en France par Kookaï et 70 de ses 220 employés. Outre les suppressions de postes induites par la fermeture de 14 magasins, le siège social situé à Paris paiera un lourd tribut : la majorité de ses 40 employés ne sont pas repris.
Toutefois, Alexandra Dahan, qui dirige l’enseigne en France, depuis 2019, se réjouit de voir l’entreprise « échapper à une liquidation judiciaire » et « repasser sous pavillon français ». En 2017, Kookaï avait été cédée, par le groupe Vivarte, criblé de dettes, à Rob Cromb, fabricant de prêt-à-porter et franchisé de l’enseigne en Australie. Mais, faute de moyens, l’industriel n’avait pas procédé aux investissements nécessaires à la rénovation du parc de magasins en France. En outre, les collections qu’il fabriquait pour Kookaï dans ses usines des îles Fidji n’étaient ni adaptées à la clientèle française, ni à ses goûts, ni à ses besoins, notamment en hiver. Son activité a chuté de 50 à 40 millions d’euros en 2022.
Relance des modèles « iconiques »
L’enseigne revient dans l’escarcelle d’un spécialiste de l’habillement féminin. Installé à Pantin, Antonelle-UJA s’est constitué autour de la marque Antonelle, lancée en 1988, devenue enseigne en 1993, pour habiller les femmes d’âge mûr aux goûts classiques. Présente en centre-ville et en centre commercial, la chaîne compte aujourd’hui 83 magasins. En 2020, il avait repris la marque Un Jour Ailleurs, devenue UJA, autre chaîne spécialisée dans l’habillement des femmes senior.
M. Cohen a d’ores et déjà prévu « l’ouverture d’une quinzaine de nouvelles boutiques » et de se concentrer sur la vente en ligne, selon le communiqué de la marque. Le dirigeant promet de relancer Kookaï en relançant ses modèles « iconiques » qui ont « fait le succès de la marque des années 80 à 2000 ». Née en 1983, l’enseigne était connue pour ses pulls chaussettes et ses campagnes de publicité qui, dans les années 90, mettaient en scène des « Kookaïettes » toujours cruelles envers les hommes, mais prêtes à craquer pour une petite pièce de mode.
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