La forte inflation se fait nettement ressentir sur le pouvoir d’achat. En 2022, le salaire net moyen en euros constants des salariés du privé a ainsi diminué de 1 %, le « plus fort » recul observé sur les 25 dernières années hormis les évolutions en trompe-l’œil pendant la crise sanitaire, indique l’Insee dans une étude publiée mercredi. L’année dernière, un salarié du secteur privé a gagné « en moyenne 2.630 euros nets par mois en équivalent temps plein (EQTP) ».
En euros courants (soit sans tenir compte de l’inflation), le salaire a « nettement augmenté » en 2022 : +4,2 % pour le net. Mais « les prix à la consommation ont augmenté plus fortement (+5,2 %, après +1,6 % en 2021), si bien que le salaire net moyen en euros constants a diminué de 1,0 % », poursuit l’Insee.
Le pouvoir d’achat maintenu pour les salariés au Smic
« Si l’on excepte le repli de 2021 » (-1,3 %), résultant « en grande partie de modifications dans la composition de l’emploi pendant la crise sanitaire », « la baisse du pouvoir d’achat des salaires nets en EQTP en 2022 est la plus forte depuis 1996, année depuis laquelle l’Insee mesure cet indicateur », poursuit l’étude. « Seul le pouvoir d’achat des plus bas salaires s’est maintenu, du fait des revalorisations du Smic à hauteur de l’inflation », souligne l’Insee.
En 2022, « la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 2.091 euros nets par mois en EQTP », relève aussi l’étude. « Ce salaire net médian est inférieur de 20,5 % au salaire moyen, ce qui traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution ».
Par ailleurs, les femmes, surreprésentées dans le bas de la distribution des salaires, gagnent « en moyenne 14,1 % de moins que les hommes en EQTP », un écart qui « s’est réduit de 0,7 point par rapport à 2021 et de 6,8 points depuis 2008 ».
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